mercredi 22 juillet 2009

I've been happier in Liverpool...

L'autre jour,

Il est vrai que j'aurais pu me passer de ces trois mots, mais que voulez-vous, c'est mon jingle.

23:05, je sors du ciné, et la soif me tenaille, lorsque j'aperçois un visage inconnu, une jeune fille de dix-sept dix-huit ans me fait face dans le hall. Je la vois, elle me regarde, je passe la porte. A l'extérieur, l'air est encore tiède, la fraicheur se fait attendre. Je vois passer devant moi la jeune fille du hall. Je refais mes lacets pour me laisser le temps de réfléchir, me relève, et décide de la suivre. Elle marche vers l'ouest, je reste à une distance d'environ trente mètres. Elle tourne à gauche, je m'arrête un instant à l'angle, puis reprends ma filature. Je n'avais rien de mieux à faire ce soir là, et l'idée de poursuivre une inconnue me plaisait. Elle est remontée le long de cette rue sur près de deux cent mètres, jusqu'au rond-point en réalité. Elle ralentissait exagérément, j'ai donc été obligé de la dépasser. Connaissant un peu le quartier pour y avoir une amie, je prends la deuxième à droite et m'enfonce jusqu'à trouver un jardin propice au guet-apens. Je le trouve une quinzaine de numéros plus loin, rentre, et me décapsule une mousse. J'attends, à la fin de la chanson en lecture sur mon pod, je ressors de ma cachette et convaincu de l'avoir perdue, reprends ma marche. J'emprunte un petit passage transversal sur la gauche pour rejoindre une rue parallèle où je n'ai pas mis pieds depuis trop longtemps. A peine passé, je vois à quelques dizaines de mètres, ma belle discutant avec d'autres personnes sur le trottoir. Je suis éloigné, et presque certain de n'être pas remarqué, pourtant, je lève par précaution mes deux mains vers ma bouche, et fait mine d'allumer un briquet dans l'obscurité, pour rendre moins suspecte ma présence tardive. Ayant identifié les nouveaux comme de parfaits inconnus, je me décide à continuer. Mais à peine je fais un pas qu'ils se cachent et rentrent dans leur jardin, puis dans leur maison. Je suis un poil déçu, toutefois, la grille n'est pas fermée, et il y a un nom parfaitement lisible sur la boîte aux lettres. Je traverse donc la rue et me cache derrière un monospace bleu, portant les deux chevrons. Comme une envie d'évasion, j'ai déjà vu un véhicule similaire près du sanctuaire de la FEC, mais je sais que celui auquel je pense y est encore. Fort heureusement, et comme souvent lorsque je sors seul, j'ai pris mon bloc rhodia. Je commence donc à écrire une lettre à l'intention de celle que je nomme "ma belle", en signant Constant.
Bien évidemment je ne peux sceller ce message, je m'arrange donc pour qu'il soit lisible par les parents de mon inconnue, en étant respectueux, et aussi peu inquiétant que possible dans ma situation.
Par superstition, je déchire le bas de ma lettre et y note une adresse de Filliette, puis je plie le papier et le colle avec mon chewing-gum sous la boîte aux lettre du côté intérieur de la grille.

En partant, je passe quelques numéros plus loin devant la maison d'L, elle n'est pas chez elle. La seule lumière, vient je crois, de la chambre des parents. Poussant un bâillement, je pris le parti de rentrer. Sur le chemin, j'ai écouté Sheller, et en entrant dans ma rue, je me suis dit que sans sa musique, ma vie aurait dû être singulièrement différente. Je ne suis pas heureux, enfin, j'ai été plus heureux à Liverpool.

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