mercredi 25 juillet 2012

Vercoquin dit "la fouine"

L'autre jour, alors que je comatais paisiblement dans l'herbe fraichement tondue de ma pelouse, j'ai vu débarquer Vercoquin, les mains dans les poches, (son) dolman posé sur les épaules, et un sourire jusqu'aux oreilles, ce qui eut pour effet immédiat d'attiser ma curiosité. C'était ce faciès que je ne le voyais afficher qu'avant de dire "j'ai une histoire géniale", ce qui pouvait avoir pour cause, un pur geste d'élégance, ou une simple pensée qui lui avait paru séduisante. Me redressant un peu sur mon bain de soleil je lui souris, il s'installa à son tour à côté de moi, et commença.
V-L est là.
CZ-Ah? Tu l'as vue?
V-Du tout, mais L est chez elle.
Je ne savais pas encore comment mon camarade l'avait appris, mais je savais que cela signifiait qu'il allait roder vers la mairie ces jours-ci. Mais tout d'abord une brève introduction de L. L est sans doute âgée d'un an de plus que Vercoquin, notre première rencontre remonte au collège, à une soirée d'anniversaire d'un ami commun qui se trouvait être un voisin commun, oui, L est une Filliette. Sur le coup je lui avais reconnue un certain charme, mais souffrant déjà d'une certaine lacune relationnelle, je l'avais oubliée, jusqu'à l'année dernière où je l'ai croisée à un dîner de rue. Je n'ai pas conté cette rencontre à Vercoquin mais lui aussi refit sa rencontre quelques temps après, et c'est lui qui m'en parla. Il tenait son rhodia ouvert et retourné, signe qu'il était en éveil. L suivait des études pour travailler dans les cabinets, ou quelque chose dans ce goût là, ce qui signifiait qu'elle n'était pas accessible aisément. Vercoquin s'en moquait, il n'avait justement pas de copine à Aix. Je souris. Nous ne lui avions jamais réellement parlé. Vercoquin a dû échanger avec elle quelques regards et un sourire, mais il ne lui avait jamais parlée. Il me raconta. Par curiosité il s'était retrouvé à un meeting politique près de chez lui, je ne saurais dire si c'était l'hypothèse de la voir, ou simplement un désir civique qui l'avait poussé à se déplacer. Le fait est qu'il y était allé et l'avait rencontrée à l'entrée. Elle était venue lui donner un sac plastique pour passer le portique de sécurité.
Vercoquin me décrivit méticuleusement les circonstances de cette première vue. Il vit d'abord une main tendue vers lui, se saisissant du sac il leva les yeux, et reconnut la Filliette. Il fut presque pris de court, mais sa surprise fut contenue, et alors qu'elle récitait son refrain, elle lui adressa un sourire. Vercoquin le prit comme l'aveu, qu'il ne lui était pas totalement inconnu.
Mais revenons à notre histoire, devinant que mon camarade nocturne attendait ma question je la lui posais, "Comment sais tu qu'L est revenue?". Bien que l'obscurité fut totale à ce moment, je jurerais avoir deviner un sourire sur les lèvres de Vercoquin.
V-J'ai vu de la lumière dans sa chambre, et je doute que ce soit sa mère qui fasse du rangement à cette heure.
Trouvant sa réponse décevante je le sanctionnai d'un "mouais" pâteux.
V-Tu vois, lors de son dernier séjour ici, alors que je rentrais un soir de fin de semaine, j'ai vu une lumière allumée à l'étage, je n'ai pas pu voir distinctement le visage de la fille que j'ai alors aperçue, mais j'ai parfaitement reconnu le poster d'un nain sur la porte de la chambre. Il me paraît évident que c'est sa chambre.
CZ-Et c'est tout? tout ce qui te rend si jovial?
V-Du tout, à l'instant alors que j'entrais dans la rue, j'avais repéré de loin cette même lumière, une lampe de chevet, ou de bureau, alors que j'approchais, je reconnus une silhouette féminine. La lumière s'éteignit, m'interdisant la moindre visibilité. Je fixais néanmoins le voile tiré derrière la fenêtre en continuant ma route, jusqu'à ce que passant au niveau de la maison, je lance un salut de la tête...
CZ-Un coup d'épée dans l'eau sans aucun doute.
V-Et pourtant, le rideau a bougé, comme pris par la conscience de ne rien cacher. J'aime surprendre cette indiscrète.
CZ-sur?
V-Tout court aussi, tu as raison...

lundi 30 mai 2011

Il y a longtemps...

Il y a longtemps, j'écrivais une "fiction" qui admettait comme pré-requis que j'étais rentré aux arts... Eh bien, un an plus tard, je peu l'écrire, je suis rentré aux arts. Après avoir pris des points aux écrits, je me suis retrouvé serein pour aborder des oraux que je préparais plus à boire qu'à bachoter. Et alors que je me dorais le gras sur une plage de l'atlantique, la nouvelle tomba, je l'avais. C'est dans ces instants qu'on se fait un bilan émotionnel : il y a eu des moments durant ma spé où me voyant minorer en maths(validé) je me disait que finir à *** serait pour moi un heureux dénouement, que j'y serais heureux, et que mon avenir y serait aussi glorieux qu'ailleurs. Et à mesure que l'année avançait, que les concours se précisaient, et que mon niveau d'exigence vis à vis de moi même s'élevait, je me préparais inconsciemment à relativiser le moindre succès... Pour tout écrire, le vrai bonheur, je l'ai connu un 18 Juin, découvrant que j'avais mon admissibilité large(en laquelle je doutais), je me rappelai qu'un an plus tôt, j'étais mis hors système, qu'un an plus tôt je... Et comme pour satisfaire le non-arbitrage, je perdis par la même occasion, et sans le savoir, la seule chose que je m'étais approprié cette année là, L. Ainsi, lorsque vinrent les résultats, je ne versai pas une larme, larmes que j'avais pourtant senties venir lorsque, au milieu de mes révisions, isolé au fond des Yvelines, je me projetais, Gadz'arts à quelle heure! A ce moment là, ma seule pensée était que comme une promesse respectée, je m'étais tenu à cet engagement écrit par une nuit d'égarement...

Il y a longtemps, bien plus longtemps encore, j'ai promis à un ami, comme pour en faire le témoin d'une promesse que je m'étais fait à moi même, de gagner une fille. De la conquérir, de la prendre par les sentiments, alors que lui ne la croyait saisissable que par la taille. Cette fille, a inscrit dans mon âme les pires vestons de ma jeune existence, et ce pendant trois ans. Et en même temps, j'ai écrit pour elle, ou par elle, les plus belles proses de ma jeunesse. Celle où  je déchargeais tout ce que mon caractère odieux m'empêchait d'exprimer ailleurs. Cette fille, je ne lui connaissais qu'un nom, Vahina.

dimanche 18 avril 2010

maman est folle, on n'y peut rien, mais c'qui me console, c'est qu'c'est bientôt la fin...

Voyez vous, mes jeans, je ne les aime que brut, c'est à dire sombre à l'extrême, ou alors très très vintage... Mais je n'accorde pas de place au "jeans que l'on porte et ça se voit" dans mes préférences, bon ok, j'ai aussi des jeans de marques dans ce genre mais que voulez vous...
Alors, depuis 5ans que je fais de la couture de façon rigoureuse, j'ai maintenant un certain nombre de jeans à mon actif, et j'ai toujours interdit à ma mère de les laver en machine. N'allez pas penser que je lui demande de le faire à la main, non, je lui demande juste de ne pas les toucher, nettoyant les éventuelles tâches avec une éponge, et ceux jusqu'à ce que je décide au bout de 10-12 mois de faire passer la pièce dans la catégorie vintage, après lui avoir fait pleins de remplaçants... (Comprenez que les couleurs des toiles de Nîmes trouvables pour les petites mains dans mon genre résistent encore moins au lavage que celles utilisées dans la confection industrielle)
Pourtant, j'ai systématiquement dû faire face à cette mère qui malgré moi passait le fruit de mes heures d'applications, à la machine, à 60-90°, sans même les retournés. (J'évalue à 15-20 heures le temps que je passe sur un jeans m'étant destiné, je bâtis alors à la main au fil blanc, pour les autres, je vais beaucoup plus vite...)
Aujourd'hui, je suis rentré de deux semaines de révisions cloîtré chez mes grands parents. J'ai retrouvé ma chambre rangée, enfin plutôt un tas de feuilles (que j'avais savamment disposées par terre) sur mon bureau parmi tant de chose. Montant dans ma mezzanine je réalise au bout d'un moment qu'il n'y a plus là-haut la moindre fringue en dehors de mes paires de groles et de mon dolman, pris d'une inquiétude, je redescends et ouvre ma penderie, dans laquelle je reconnais ma pile de jeans, anormalement haute... Je prends les cinq du dessus, et parmi ces cinq, les trois POM, les retrouvant bousillés, délavés comme un miss sixty, avec des traces blanches de plis tout du long... Même ma dernière pièce, achevée il y a trois mois, encore parfaite à mon départ, que j'avais décidée de ne pas emmener pour ne pas lui faire courir le risque "ma grand mère", y est passée et n’est alors plus décemment portable qu’avec des basquettes et un t-shirt…
J’explose, et descends donc immédiatement voir la maternelle pour une fois de plus lui exprimer mon énervement, et la menaçant de pulvériser un berlingot d’eau de Javel dans son dressing à la prochaine… Manifestement, et malgré ses sourcils froncés, elle n’en a rien à branler, et je sens à son attitude, que de toute façon, elle recommencera sans aucune réflexion interne. Je suis donc retourné dans ma chambre,
-[tout sur ma mère]un des hobbies de ma mère est la réfection de fauteuil, elle est en effet adepte des scénario du type récupération d’une ruine dans un style royauté décadente/désossage/réfection totale avec une toile différente à chaque fois, histoire de ne pas en avoir trois pareils dans la maison, et suffisamment immonde pour que tu aies peur de poser ton cul dessus. Ceux qui sont déjà venus dans mon salon comprennent… C’est un hobby comme un autre, qui plus que de l’argent, lui coûte du temps, et lui permets de cristalliser d’une certaine façon ce qu’elle peut réaliser[/tout sur ma mère]-
et après avoir envisagé de lui démonter un de ses fauteuils à coup de batte de baseball ou de club de golf, je me suis dit que le violent de la scène pourrait me faire passer pour déséquilibré, ou juste pour violent, j’ai donc préféré l’idée de renverser un verre d’encre de chine, pour finalement décider que je lui tagguerai… J’ai ensuite attendu le départ de mes grands parents, j’ai vérifié qu’en prenant mes POM elle était pleinement consciente que je le lui interdisais, elle approuva, je lui ai donc expliqué, non sans ferveur quel était mon projet. Elle avait l’air contrainte, mais, je peux vous jurer que je n’ai pas perçu le moindre sentiment de culpabilité, et suis resté convaincu qu’elle le referait. La sachant trop peu subtile pour comprendre, je passai à l’action. Me dirigeant vers le salon, mon père me retint, saisissant mon aérosol. Je lui expliquai que c’était vain, elle avait attendu mon absence pour s’exécuter, « vous pouviez donc être certains que devant vous où non », je réajusterai la décoration de ce salon… Ma mère ne bougea pas d’un poil, je lui laissai quand même le choix, bon prince, de la pièce qu’elle souhaitait voir « évoluer », j’arrêtai ma sélection sur un petit tabouret, inutile et inconfortable, par faiblesse, je savais qu’il lui avait coûté trois fois moins de temps que certains autres fauteuils…

mercredi 10 mars 2010

Such a slut...

Date : 24/01/2007 - 21:35

Votre score est de 66 point(s). : 66
Pourcentage de réponses positives : 26 %
Réponses positives sur les boissons : 15 %
Réponses positives sur les drogues : 0 %
Réponses positives sur le sexe : 32 %

Commentaires : Ouais, vous utilisez votre main droite (ou gauche) pour vous branler, comme tout le monde !
(Un score dans la moyenne, rien de bien folichon tout ça !)
Pour votre information, le score moyen obtenu pour votre âge (16 ans) est de : 99


Date : 26/07/2009 - 13:53

Votre score est de 220 point(s). : 220
Pourcentage de réponses positives : 67 %
Réponses positives sur les boissons : 85 %
Réponses positives sur les drogues : 66 %
Réponses positives sur le sexe : 66 %

Commentaires : Vous vivez votre vie à fond les bananes sans peur du lendemain !
(Un score qui vous donne le droit de clamer votre impureté à l'assistance :P)
Pour votre information, le score moyen obtenu pour votre âge (18 ans) est de : 116


Objectif ingé : 300...

vendredi 11 décembre 2009

Minuit cinq

Hier soir, abattu par la fatigue, je me suis effondré sur mon lit sur le coup des neufs heures, dans ma léthargie je pensais à la grippe, et à une phrase de ma prof d'Anglais prévoyant notre mort à tous très prochainement, ou plutôt ma mort. Car vers deux heures, je me suis réveillé en plein cauchemar. Quelque chose venait d'entrer chez moi, et de façon incompréhensible, je suis allé me réfugier dans la salle de bain, verrouillant la porte. La chose s'approchait, je l'entendais. Il y eu une secousse, on essayait d'enfoncer la porte, puis la lame d'une faux traversa la porte, c'était la mort elle même qui venait me chercher. D'habitude, lorsque mes rêves tournent mal j'arrive à me rappeler que je ne fais que rêver, mon cauchemar perd alors de son drame, et je tombe aussitôt dans un récit à l'intérêt limité. Mais cette fois-ci, je n'y suis pas arrivé, sans doute parce qu'il s'agissait d'une nouveauté. M'enfin, drôle de façon de conclure l'année de ma majorité.

Ce fut une journée agréable, j'ai passé la soirée seul chez moi, tranquille, buvant une bière en écoutant du Brahms à fond... Je consultai mon portable, non, toujours pas, après tout, je m'étais peut-être trompé. L'heure avançait, à minuit, je me suis dit qu'il n'y avait plus à espérer quoi que ce soit, et pourtant l'idée de ne rien recevoir me paraissait impossible. J'avais dû manquer quelque chose, quelque part. Et soudain l'évidence, je me suis levé, j'ai enfilé un manteau, et je suis sorti jusqu'à la boîte aux lettres. J'y trouvai une lettre. Je pus lire mon nom écrit à l'encre verte émeraude, légèrement en italique. L'écriture ne me disait rien, mais je n'en conclus rien, j'avais moi-même l'habitude d'altérer la mienne pour me livrer à différentes correspondances. Refaisant le chemin jusqu'à ma porte, je me retenais d'ouvrir l'enveloppe, faisant ma petite analyse. L'écriture semblait nette, peut-être un peu trop pour avoir été réalisée sur une enveloppe pleine, peut-être s'y est-on repris à plusieurs fois. Il n'y avait aucune autre annotation que mon nom d'état civil. En retournant l'enveloppe je vis une trace de pression sur le pli, comme si mon envoyeur l'avait marqué de l'ongle tout du long.

L'enveloppe ne contenait qu'une lettre, écrite sur une feuille d'un blanc mâte, pliée en trois, et non signée. A la lecture, les mots me parurent familiers, et je n'eus pas à retourner toutes mes archives d'envois pour retrouver à laquelle de mes lettres, me faisait penser ce ton. Je me félicitai d'avoir pu toucher un sentiment de gratitude chez quelqu'un... Cependant, reprenant ma lettre, je me rappelai qu'il n'y avait pas eu un unique destinataire à ces mots. Non, à quelques variations prêt, trois personnes avaient reçu les petites soeurs de mon originale, qui à ce propos avait été écrite sans destinataire concret, autorisant une certaine liberté.
Quoi qu'il en soit, j'ai ma petite idée sur la chose.
Minuit cinq, et ma nuit s'est illuminée. Merci.

samedi 28 novembre 2009

Ils chanteront ma vie et celle de mes enfants

Aujourd'hui, c'est un article que certains trouveront facile, et je leur concède, mais bon, c'est peut-être bien le truc le plus génial que t'aie écrit jusqu'à présent.... Ne vas pas t'enflammer pour autant.

Tu lances ça d'abord.

Au début, il s'est pointé, il a sonné, une petite fenêtre s'est ouverte, avec un oeil bleu inquisiteur derrière. L'oeil bleu lui a demandé de décliner nom et prénom. Alors il a décliné. L'oeil bleu lui a dit de patienter, et la petite fenêtre s'est refermée. Il a patienté. Un moment long comme l'éternité... Mais au point où il en était, il en avait une infinité à dépenser, d'éternités. Et pendant cette éternité, il a pensé à cet oeil bleu, le même que le sien, exactement la même teinte. Enfin, la petite fenêtre s'est rouverte, et un oeil rouge l'a regardé. L'oeil rouge a dit non, clair, brutal, concis, simple. Comme un coup de fouet dans l'air, la sentence a claqué, d'un coup sec. D'un coup au coeur. L'oeil rouge s'est légèrement écarté en refermant la petite fenêtre. Et il a vu. Derrière la petite fenêtre, derrière la porte, des millions de milliards de millers de gens. Tous identiques, avec cette même étincelle de bonheur dans le fond de l'oeil. Tous avaient ce même oeil bleu, son oeil bleu, l'oeil rouge excepté, tel un gardien. Mais l'oeil rouge avait dit non. La petite fenêtre, refermée, était dorénavant indécelable sur la porte. Et lui était abattu. Alors il a sonné à nouveau. Encore. Et encore. Et encore, mais plus rien ne se passait. Il a hurlé. Une fois. Mille fois. Il s'est assis, dos à la porte. En face de lui était maintenant le ciel. Pas un ciel bleu. D'abord un ciel blanc, d'un blanc immaculé. Puis, tel une mise au point, des zones d'ombres apparurent, avant de finalement révéler un ciel noir, d'un noir parfait, parsemé de milliards d'étoiles, de milliards de galaxies, de milliards d'amas, de milliards de systèmes... Sublime... Il pensait. A ces clones. A ses clones. Ses copies parfaites, derrière la porte. Il se leva et se retourna de nouveau. Cette porte, un savant mélange de bois de chêne, de dorures, d'ivoire. Il la frappa. Une fois, avec rage. Une seconde fois, de toute sa rage. Une troisième fois, d'une rage décuplée.Puis, subitement, il s'arrêta. Les paroles lui revenaient, peu à peu... "Knock knock knockin' on heavens doooor". Il contempla la porte longuement. Elle était magnifique, la porte du paradis.Et derrière étaient tous ses futurs possibles, au paradis, dans la joie, le bonheur, la félicité. Ses clones, ou plutôt les "lui-même" qui furent éligibles au paradis. Tous, sauf lui, en somme. Quelle horreur. Tous au paradis, sauf lui. Un frisson le traversa. Il se sentit, pour la première fois de son existence, unique. Il l'était. Et il en était fier. Une fois encore, il se retourna, la porte était derrière lui. Il était unique. Et il comptait bien le rester. Il regarda l'univers qui s'étendait à ses pieds, dessous, devant, au dessus de lui. Il sauta. Il plongeait. Il ne savait pas vers où, il ne s'en souciait guère, car si la porte du paradis était magnifique, son univers était sublime, car l'infini était pour lui seul, car dans ses yeux, ce n'était pas le bonheur qui brillait, mais l'extase qui irradiait. Enfin...!

la Rhapsodie du Bohémien

Is this the real life?
Is this just fantasy?
Caught in a landslide
No escape from reality
Open your eyes
Look up to the skies and see
I'm just a poor boy (Poor boy)
I need no sympathy
Because I'm easy come, easy go
Little high, little low
Any way the wind blows
Doesn't really matter to me, to me

Mama just killed a man
Put a gun against his head
Pulled my trigger, now he's dead
Mama, life has just begun
But now I've gone and thrown it all away
Mama, ooh
Didn't mean to make you cry
If I'm not back again this time tomorrow
Carry on, carry on as if nothing really matters

Too late, my time has come
Sends shivers down my spine
Body's aching all the time
Goodbye, everybody
I've got to go
Gotta leave you all behind and face the truth
Mama, oooooooh (Anyway the wind blows)
I don't want to die
Sometimes wish I'd never been born at all

I see a little silhouetto of a man
Scaramouch, Scaramouch, will you do the Fandango
Thunderbolt and lightning, very, very frightening me
(Galileo) Galileo (Galileo) Galileo, Galileo Figaro
Magnifico-o-o-o-o
I'm just a poor boy nobody loves me
He's just a poor boy from a poor family
Spare him his life from this monstrosity

Easy come, easy go, will you let me go?
Bismillah! No, we will not let you go
Let him go
Bismillah! We will not let you go
Let him go
Bismillah! We will not let you go
Let me go (Will not let you go)
Let me go (Will not let you go) (Never, never, never, never)
Let me go, o, o, o, o
No, no, no, no, no, no, no
(Oh mama mia, mama mia) Mama Mia, let me go
Beelzebub has the devil put aside for me, for me, for me!

So you think you can stone me and spit in my eye
So you think you can love me and leave me to die
Oh, baby, can't do this to me, baby
Just gotta get out, just gotta get right outta here

(Oooh yeah, Oooh yeah)

Nothing really matters
Anyone can see
Nothing really matters
Nothing really matters to me

Any way the wind blows...

jeudi 26 novembre 2009

Tu m'inspires...

Par Constant,
L'autre jour, alors que je tenais compagnie à un camarade fumeur devant la grille du lycée, j'ai senti un regard sur moi, puis un second, je me redresse et vois en effet une fille au corps filiforme me désigner à une deuxième à l'air curieuse. Deux connaissances d'L.
(How it started in Fujitown) Durant mon année de sup, j'ai eu deux objets, l'autobiographie de Giacomo C.(1), et mon premier Dolman(2). Vous savez, ce vêtement gay que toute radasse se respectant(un peu) a cru posséder l'hiver suivant après un passage chez monop... Et bien oui, durant mon année de sup, je me suis fait un Dolman que j'avais dessiné pendant l'été. Noir, avec les galons et les brandebourgs blancs, et bien entendu, sur mesure. Un vêtement bien visible, et encore hors de la tendance. Ce qui me valut les regards de pas mal de gens, ma prof d'Anglais, celle de Français aussi, les zouzes du BTS d'esthéticienne, de façon assez lourde, et les autres de Fujitown High School. Parmi ces dernières, il y en a une qui retint mon attention, la fille du tram. Une fois alors que je déjeunais, je réalisai qu'on me fixait, je levai les yeux et remarquai cette fille dans un coin sous la verrière, dont le regard hésitait entre moi et mon Dolman posé sur mes épaules. Ce n'était pas la première fois que je la surprenais, ça c'était déjà produit en venant en cours dans les transports. Je ne fis rien, j'avais l'habitude de voir la consternation face à mes productions nocturnes. Seulement, avec l'année avançant, je refis le même constat, certaines fois où je ne portais pourtant rien de frappant. Sans plus y penser, je m'en amusais à chaque fois, et continuais mon chemin.
Mais un jour de Juin pendant les épreuves du Bac, alors que je sortais du lycée à une heure décente à cause du congé de maternité de ma prof de Maths, je passai la grille, puis croisai un petit groupe de lycéennes. J'avais ma camisole auditive en place, mais étant à la jonction entre deux mouvements d'un requiem allemand, je pus entendre clairement son prénom crié par une des zouzes derrière moi. Appel qui déclencha le retournement d'une autre fille qui discutait un peu plus loin, la fille du tram. Et bien, chère lectrice, je ne te vis même pas poser un regard sur celle qui t'appelait avec tant de discrétion, mais j'eus le plaisir de croiser longuement ton regard silencieux. C'en était assez, j'avais lancé de plus périlleuses entreprises pour moins que ça. Le lendemain, je pris le temps de lire toute la liste des candidats de la cession. Et j'identifiai quatre homonymes, avec quelques variations d'orthographe, une en première, et les autres en terminale. Je relevai les noms, et oubliai toute cette histoire le temps de l'été.
A la rentrée de spé, et même à ma première récré, je la revis, elle me regardait, je l'ai donc regardée. Les cheveux châtains avec des reflets roux, des yeux légèrement en amande, et un corps de Mayol. Je pris donc la décision de la trouver. J'eus vite fait de trouver sa classe. Je lui fis donc passer un mot de courtoisie anonyme par le casier de sa section, stratagème infaillible, qui vous assure d'être lu par les zouzes présentes lors de la réception, qui se sentant spectatrices d'un geste qu'elles jalousent, pousseront votre destinataire à la plus grande tendresse à votre égard. Je n'avais plus grand chose à faire, et je ne comptais pas en faire plus, jusqu'à ce que ma secrétaire préférée ne me propose de m'aider à obtenir les informations qui me manquaient. Je pus ainsi envoyer une carte postale quelques temps plus tard, et finalement rompre mon anonymat. Pour cela j'eus recours à la technique fraichement développée par le grand Moï-San, un sms disant juste "je te vois".
Je trouvai presque étrange qu'elle me lie immédiatement au premier mot, mais bon, ça ne doit pas arriver tout les jours. Quelques jours plus tard, je reçus un message du Vis-L-Ard qui m'informait qu'on l'interrogeait à mon sujet, voulant me vendre sa bonne publicité...
Mais il y a pire, il y a ce qui se passe dans les obscures salles de ciné du quartier latin...


Note :
1) A lire, véritable leçon de savoir vivre. J'ai récemment trouvé une édition de la pléiade des trois tomes pour 90euros chez un bouquiniste des quais.
2) Dolman que j'ai depuis décliné en noir uniquement et en pelisse...

dimanche 8 novembre 2009

Un problème de style

L'autre jour, pris d'une pulsion consumériste, je décide de changer de portable, et de me trouver un nouveau futal. Oui, je ne pourrais pas l'expliquer mais mon téléphone de pouffe est déjà en ruine, et bien que chaque matin je me pose la question devant ma penderie, je porte quasi invariablement le même jeans depuis le mois de mai. En réalité, mon uniforme se compose toujours et ce depuis des années, de mon dernier fute acquis, et de ma dernière veste, celle-ci pouvant être remplacée plus souvent par d'autres pièces, selon les occasions et le temps. Bref, j'avais un projet simple, je savais déjà exactement ce que je voulais acheter. Je me suis donc pointé aux grands magasins, où un vendeur malhonnête a essayé de me faire croire que le modèle de chez mazout&industry que je demandais, était de la saison précédente et qu'il était remplacé par un autre qu'il me montra et qui était "identique"...-mais il me prend pour un con celui-là-. Je me tire, je change de quartier et entre dans un magasin de téléphonie, rupture de stock sur ce que je cherche, j'en fais un autre puis encore un autre deux rues plus loin, rupture de stock. Là je commence à sentir en moi le fluide refoulé qui déborde. Je décide donc, à tout hasard d'aller voir du côté des vendeurs de fringues plus ou moins tombées du camion si je trouve mon jeans. Et bien non, mais un vendeur m'a quand même passé dans le bordel de sa friperie une coupe de fille -je suis pas certain que les poches en coeur correspondent à mon style-, il aura quand même essayé de me filer un modèle ressemblant à ce que je voulais, je le retourne, et vois que l'étiquette arrière est en plastique. Là, je suis sérieusement désappointé. Je m'arrache de ce trou, si je ne peux trouver un jeans potable à Paris, et bien, je me le ferais moi-même. Je me dirige donc vers barbès et ses vendeurs de clopes ultracontraceptives. Il y a de la bonne toile, je trouve des rivets, et des boutons, voilà qui va mieux. Je passe quand même faire un tour à l'étage pour voir ce qui se fait en drap de laine, histoire de prendre un peu d'inspiration pour dans quelques mois.
Avec ce froid, il me faut un cape.

PS: Un jeans, ça se lave à 30°, pas plus... ou alors à la main.

vendredi 30 octobre 2009

Prends ça, et remercie moi...

[MaloStyle]Ça fait si longtemps que je n’ai pas écrit, ici ou ailleurs, en revenant de soirée, et je n’entends pas uniquement par là, après m’être enivré comme une pucelle en osmose avec son monde. Non, il y a du Machiavel dans mon processus d’écriture, en revenant de soirée, je suis en général habillé de façon plus que décente, et cet habit m’apporte un état d’esprit bénéfique à un certain style d’écriture. Ce soir en particulier, je portais mes éternelles Richelieu, un jeans à poches droites fraichement délavé mais toujours sombre, un T-shirt à l’effigie de Constant, un pull marin, une veste officier doublée en dalmatien, et une capote militaire. La capote, c’est la touche Lermontov chez moi, je pense que le prolo moyen la trouve inappropriée en dehors du jardinage, et ça me suffit pour la regarder. Bien qu’elle puisse faire un peu uniforme de Raveur, elle reste pour moi la référence à Quadrophenia, et un clin d’œil à une période que j’aurais voulu connaître.

Ma soirée donc. Je vais sauter le chapitre de la soirée en elle-même, qui n’a fait que m’imposer de sortir de mon confort pour aller me mêler à un troupeau de filles malpropres et de légumes. Le fait est qu’en sortant de cette fosse de l’humanité, j’ai repensé à L. La dernière fois que je l’ai revue, c’était après un de mes épisodes de Diogène, après avoir médité depuis l’abri incertain des arcades rueilloises, je suis rentré chez moi. Je marchais paisiblement, quand une voix presque familière m’appela de derrière par mon nom. Je me retournai, et vis L en compagnie de ce qui était sa ration d’amour pour la nuit. Je les saluai et rentrai, content de rejoindre ma couche. Mais ce soir, je n’ai fait qu’avoir une pensée pour elle, quittant ce tombeau et devant passer par un grand axe, je me suis rappelé l’avoir, il y a fort longtemps, raccompagnée chez elle avec un ami alors qu’elle était à la limite de la ruine éthylique. Marchant sur la nationale, j’ai regardé quelques boîtes aux lettres, nulle part je n’ai vu son nom, ni même celui d’un parent proche. Peut-être n’existe-t-elle pas, ce serait mieux ainsi. J’ai vu ce qu’elle devenait, et ce que j’ai vu m’a déçu, terriblement, je ne peux pas rendre hommage à cela. C’est pourquoi je l’oublie si facilement, une fille des bas fonds, voilà ce qu’elle est devenue. C’est triste, et pourtant je n’y vois aucune fatalité. Maintenant, je sais ce qui va se passer, elle a abandonné son mérite pour s’abandonner au plus offrant, et je ne peux pas reconnaître ce genre de vie. Le don de soi-même n’a de valeur que lorsqu’il ne peut aucunement être relié à un acte de vente.

C’est un peu là que réside le fond de mon problème relationnel. Tant que je reste dans certains milieux, je reste soupçonneux envers l’intérêt que l’on me porte. Mais bon, il est sans doute illusoire de croire que l’on puisse m’aimer pour des mots, pour des lettres. Tant pis, il n’est pas dit que je souffrirai seul. Sur ce chers lecteurs anencéphales, je retourne à ma couche, c’est là que je vis mes plus belles heures dans la compagnie la plus saine qui soit, la mienne.[/MaloStyle]

PS: il manque les couleurs pour pouvoir se réclamer réellement du style du grand Malo... je m'en occupe sous peu...

dimanche 18 octobre 2009

Dieu le père

L'autre jour,
alors que j'étais à une petite partie chez Zeus en train de trinquer à une semaine de taupe fraîchement terminée, je vis le portable de la petite sœur de notre hôte traînant sur le plan de travail de la cuisine. Sans même tergiverser, je m'en saisis et enregistrai mon numéro sous le nom de Dieu le père, un blague facile, que le destin me permis de décupler en puissance et en drame! Plus tard dans la nuit, voyant traîner une paire de bottes, j'en pris une et la dissimulai sous un fauteuil dans un coin du salon, encore cet esprit farceur.
C'est au bout d'une heure qu'une zouze, ayant pris pour une originalité charmante de parler allemand, réalisa sa perte, et se mit donc à la recherche de sa botte. (Je passe sur l'apparence des dites chaussures, mêlant le orange de la fermeture éclair avec deux teintes de cuir différentes, marginal quoi...)
Voyant la détresse de ma pauvre victime et apprenant son départ imminent, je décidai d'abréger ses recherches, après un bref échange verbal, je lui offris mon aide. Et voyant le portable de notre hôtesse, sur la table du salon cette fois-ci, je dis que JE connaissais quelqu'un qui savait par définition où elles étaient... Intriguée, par ma formulation, elle me demanda qui était ce quelqu'un. Je lui répondis en pointant le ciel du doigt(le plafond en réalité mais le lecteur attentif ne s'arrêtera pas à ce détail plus insignifiant que le récit lui -même), le tout-puissant. Et elle me regarda avec cet air hébétée. Pendant que j'invoquais la concentration collective des présents, j'appelai depuis ma poche le dernier numéro composé, vous devinez. C'est alors que nos quatre secondes de silence méditatif furent interrompues par le bruit du vibreur sur la table contre nous. Je réveillai l'attention de mon auditoire, me saisis du mobile sur l'écran duquel on pouvait lire l'identité de notre glorieux correspondant, je le montrai à la malheureuse qui prononça "Dieu le père" encore plus hébétée que jamais, et à son voisin, puis décrochai. Allo[...]oui c'est moi[...]comment?[...]c'est vrai?[...]vous ne me faîtes pas passer pour un con promis...[...]. Et je raccrochai, me dirigeai vers le fauteuil bien connu, m'accroupissant comme pour vérifier ce que je savais déjà, et je me saisis de la botte pour la rendre à sa propriétaire. Non, ne me remercie pas, remercie le lui!(en pointant de nouveau le ciel du doigt. MAIS COMMENT TU AS FAIT?! Inutile de te préciser, cher lecteur, que j'ai alors chamboulé ses fondements. Bien entendu, j'ai immédiatement raconté ce récit à Zeus, trop malheureux d'avoir raté la scène.
Et depuis, je connais Dieu le père en personne.

mercredi 7 octobre 2009

Jésus crie

En sup, alors que je cherchais un sens distrayant à donner à ma vie à Neuillasse, je me suis donné trois défis, en réalité quatre, mais intégrer une école n'est pas un défi, c'est un impératif. L'un d'eux était de donner mon numéro à la secrétaire de mon CPE, que je draguais sans détour, pour flatter son orgueil, et pour le symbole. C'est peu avant la rentrée de septembre, que de passage à la prépa, je suis tombé sur elle et qu'elle m'offrit de la lecture pour patienter. Lorsqu'elle sortit de son bureau, j'eus le réflexe immédiat de prendre un post-it, un stylo, et de lui laisser un mot avec mon numéro contre la troisième de couverture. Je n'ai toujours pas eu de retour sur cette tentative discrète, toutefois, j'ai fait beaucoup mieux...
L'autre jour, ou plutôt après-midi, alors que je venais de finir un DM, je décidai d'aller rendre visite à ma secrétaire préférée pour lui faire part de mes remerciements pour les pailles d'or framboise qu'elle m'avait offert plus tôt. Entrant dans le bureau, je la trouvai seule avec un autre élève, le CPE étant absent. Alors elle me réclama le colloscope de ma classe, je lui répondis que je ne l'avais pas mais que je pouvais lui envoyer par mail si elle me laissait ses coordonnées. Elle prit un stylo, et alors qu'elle écrivait, je lui proposai d'y ajouter son numéro de portable. Elle refusa, j'insistai donc, elle maintînt sa position, elle le donnerait à la fin de l'année, pour savoir où nous allions... Me sentant au sommet de ma condition, je lui offris de parier contre moi, lui disant que je l'aurais en moins d'une semaine, l'autre élève présent sourit. Elle accepta, le gain fut fixé à une bûche de noêl. Je commençais à réfléchir aux harcèlements que j'allais infliger à nos connaissances communes pour obtenir ce numéro quand un homme d'une quarantaine d'années entra dans le bureau et demanda un dossier pour s'inscrire comme colleur. Elle lui répondit qu'elle devait faire des photocopies, se leva et le pria de l'accompagner, sans s'inquiéter de nous laisser seuls. J'eus un regard pour mon camarade, et sitôt tranquille, je passai derrière le bureau, me penchai sur son sac, et en le remuant à peine, je trouvai son mobile, je consultai alors sa carte de visite, et m'étonnai en découvrant le prénom de mon CPE. Tout cela, sous les yeux complices du 5/2 amusé. Une fois en possession du numéro, je replaçai le tout, et sortis du bureau. Vingt minutes plus tard, je suis retombé sur la secrétaire dans un couloir, et après avoir clarifié les termes du pari, je lui donnai les quatre deniers chiffres de son numéro. Là, elle parut sidérée, c'était jouissif... Biensur, elle me demanda en vain comment j'étais parvenu à l'obtenir, si je l'avais demandé à quelqu'un, je niai de bonne fois, et lui promis de lui raconter le comment à la fin de l'année...
Plus que deux.

mercredi 16 septembre 2009

Sequere Deum

L...

Par Vercoquin


C’est ici. Ma première rencontre avec elle remonte à mon année de première au lycée. Un samedi, après avoir passé une bonne partie de ma soirée chez Zeus, je m’étais rendu, avec un camarade, à une sauterie se déroulant sur la côte de la jonchère. Descendant à un arrêt de bus dont nous ne connaissions que le nom, nous parvînmes à retrouver notre correspondante sur place, une jeune fille charmante, et surtout charmée par mon compagnon de vadrouille.

Alors que nous débarquions sur les restes encore fumant d’une orgie lycéenne, ma fibre sociale se révéla. Trois jeunes filles qui avaient l’air de me connaître vinrent se présenter. A1, une petite fraicheur dans un corps de polio, A2, une fille qui ne m’aurait pas fait lever les yeux si je l’avais croisée dans la rue, et L, légère, à l'excès…
Soucieux de la réciprocité à établir entre moi et ces trois inconnues, je décidai de prolonger leur connaissance. Tout ce qu’elles savaient de moi se résumait au lieu de mes études et à quelques bruits courant dans les couloirs. L me fit le récit de sa soirée, et l’inventaire de ses découvertes alcoolisées. Cette description éveilla mon dégoût, elle était décidément bien trop légère. Je fis alors à voix haute le seul constat valable, c’était une Bibbbiiiiaaatchh! Je n’avais à cette époque que 15ans, maman inquiète, vint me chercher en voiture. J’offris alors à mon camarade de le ramener, voyant qu’L serait contrainte de rentrer à pied chez elle, ce qui représentait dans son état, une marche incertaine d’une petite heure au milieu de la nuit, son amie (charmée par mon camarade) nous pria de la ramener, nous l’emmenâmes avec nous. Dans la voiture, elle était incapable de se contenir, riait niaisement à chaque mot échangé avec maman. La légèreté n’était pas de ces traits qui me rebutent durablement, mais tout de même, un minimum de tenue devant un parent m’aurait parut appréciable. Maman à la fibre instigatrice, mais quand elle soupçonne quelqu’un d’être diminué, elle sait se montrer compréhensible, quitte à m’en faire la remarque après.
Après avoir raccompagné L jusqu’à sa porte nous rentrâmes. C’était une soirée agréable, pour un moindre coût temporel, j’avais fait la découverte de cette clique que l’on nomma les impubères !

Je n’entretenais aucunement mes relations avec ces nouvelles connaissances, elles n’étaient généralement que des petites pouffes sans intérêts, le genre de filles à s’offusquer si on omettait de leur faire la bise un matin. Il y avait nonobstant L, pendant deux semaines, à chaque fois que je la croisais elle s’écriait qu’elle était ma biatch, jusqu’à ce qu’un jour elle me traite de connard... J'en restai dubitatif, et très critique. Quelqu’un lui avait donné la signification de « biatch ». Elle me le pardonna bien vite, je mis alors la légèreté dont elle m’avait tant fait la démonstration sur le coup de son ignorance linguistique.
Avec son écharpe burberry par toute saison et ses airs de filles à papa, elle correspondait exactement au schéma social des lycéennes de Richelieu. Aie un style, de l’argent, et fréquente le monde. J’avais malgré ce handicap une profonde affection pour L, c’est ce que j’admis quand je me surpris à la chercher des yeux dans les couloirs. Avec le temps quelques connaissances communes prirent la liberté de me parler d’elle, de choses que je ne demandais pas à entendre, que je n’aurais sans doute voulu entendre que de la bouche d’L elle-même. Quoiqu’il en soit ces courts récits attisèrent ma curiosité, L avait plus de profondeur que son entourage, j’en étais convaincu. Pendant mes heures creuses je la croisais fréquemment, alors je discutais avec elle. Un jour alors que je jouais la BO de Barry Lyndon sur le piano dans le hall du lycée, elle passa, s’arrêta et m’écouta. Nous discutâmes du film, cette grande aventure, elle me parla de son avenir, cette quête sans fin. Elle l’ignorait, mais nous étions trois à nourrir la même ambition, à cet instant je me sentais plus proche d’elle que de nombre de mes amis. C’était quand même autre chose que les légumes que je digérais à longueur de journée. J’ai depuis établi comme réel test, la connaissance même superficielle de l’œuvre de Kubrick.

A mesure que l’année avançait, je commençai à m’interroger sur les occupations d’L. Je la croisais bien trop souvent flânant en dehors des heures de pauses habituelles. Elle me disait qu’elle n’avait pas cours, mais un jour alors que j’errais dans un couloir je la vis sortir, elle ne nia pas, elle s’était faite exclure. Pourquoi avait-elle caché ça jusqu’alors ? Nous nous perdîmes un peu, elle devenait distante.
Plus tard, j’appris qu’elle sortait avec un nabot, je ne me permis aucun commentaire, ni même la moindre allusion, c’eut été inconvenant. Avoir un copain au lycée était toute une aventure. Mais pouvait il en être autrement quand la quasi totalité de la population mâle, socialement ouverte du lycée, rivalisait de légèreté dans la conquête de minettes sans souffle. Dans nos discussions, nous avions déjà évoqué la solitude, et la vacuité de toute relation avec ces gens, pourtant elle était avec l’un d’eux, enfin elle assumait d’être avec l’un d’eux. Conformisme quand tu nous tiens. Ce fut elle qui en parla, avec une froideur surprenante, même pour moi qui suis d’un cynisme reconnu, elle détruisit toute la sentimentalité que ces couples risibles prétendaient entretenir. J’étais flatté dans ma gène qu’elle me confie ainsi son mépris pour ce crétin, elle savait que je n’étais pas un vecteur de bruits, je ne lui étais donc d’aucun secours pour la débarrasser de cette sangsue. Cette confession sonna presque comme une excuse, je n’avais jamais parlé de ce minet, mais elle imaginait aisément mon opinion sur lui puisque membre de la caste des « saturdaynightfraicheurteam », il ne pouvait être qu’un comique comme un autre. Je n’avais pas encore cerné ce qu’elle valait, mais j’avais une certitude, et elle ne l’ignorait pas, elle valait mieux.
Les vacances approchaient, et avec les beaux jours, L se faisait de plus en plus absente, je la vis à quelques soirées chez moi, silencieuses, l’air préoccupé, à mille lieux de ce que j’avais pu voir d’elle au début de notre rencontre.
Elle partit, pendant quelques temps je n’entendis plus parler d’elle, non sans tristesse. Chaque fois que je rouvrais un bloc, je la revoyais.
Un jour elle revint, elle ne me vit pas, ou presque. Longtemps après je la revis avec plaisir, nous discutâmes, je guettais ses passage. Et plus rien.

Petit je rêvais de devenir patron du cac 40, avoir du pouvoir, de l’argent, et une louloutte de luxe. Une louloutte que j’aurais fini par mépriser, que je n’aurais gardée que pour avoir continuellement pour mes enfants un exemple de la faiblesse humaine… ma faiblesse. En réalité, ce que je voulais, c’était l’aventure. Une fois mon école d’ingé terminée, je me suis pointé au bureau de la légion étrangère.


Suis ton Dieu...
...mais pas de trop près.

mercredi 2 septembre 2009

Fall-Winter 2009-10

Par POM,

Ach! L'autre chour alors gue che marchais bébère en rendrant chez moi, che zuis pazé défant hune vidrine gui m'a prisé le goeur! C'est engore das magazine donnant dans la fachionne rhautement réactife gui a réuzi das hold up tu chiècle en pondant en zwei chebaines la gopie konform de ma ternière kréazione ène hune kalité de prêt-è-cheté! Papakapout chur tutes zes encheignes gui ne puvent z'ovrir hune frai stylishe dishïnère!
Zut!
achtung! Che fais refenir aus chources afec mein granne kréazionne, sombre douplé de rouche, cheintrée, avec ein kol bien rhaut!

dimanche 30 août 2009

I'm crazy like a fool...

Il paraît que le vieux a eu une chouette idée... à suivre.

dimanche 23 août 2009

News of the world




Vercoquin, dit "la fouine"

L'autre jour, alors que je comatais paisiblement dans l'herbe fraichement tondue de ma pelouse, j'ai vu débarquer Vercoquin, les mains dans les poches, (son) dolman posé sur les épaules, et un sourire jusqu'aux oreilles, ce qui eut pour effet immédiat d'attiser ma curiosité. C'était ce faciès que je ne le voyais afficher qu'avant de dire "j'ai une histoire géniale", ce qui pouvait avoir pour cause, un pur geste d'élégance, ou une simple pensée qui lui avait paru séduisante. Me redressant un peu sur mon bain de soleil je lui souris, il s'installa à son tour à côté de moi, et commença.
V-L est là.
CZ-Ah? Tu l'as vue?
V-Du tout, mais L est chez elle.
Je ne savais pas encore comment mon camarade l'avait appris, mais je savais que cela signifiait qu'il allait roder vers la mairie ces jours-ci. Mais tout d'abord une brève introduction de L. L est sans doute âgée d'un an de plus que Vercoquin, notre première rencontre remonte au collège, à une soirée d'anniversaire d'un ami commun qui se trouvait être un voisin commun, oui, L est une Filliette. Sur le coup je lui avais reconnue un certain charme, mais souffrant déjà d'une certaine lacune relationnelle, je l'avais oubliée, jusqu'à l'année dernière où je l'ai croisée à un dîner de rue. Je n'ai pas conté cette rencontre à Vercoquin mais lui aussi refit sa rencontre quelques temps après, et c'est lui qui m'en parla. Il tenait son rhodia ouvert et retourné, signe qu'il était en éveil. L suivait des études pour travailler dans les cabinets, ou quelque chose dans ce goût là, ce qui signifiait qu'elle n'était pas accessible aisément. Vercoquin s'en moquait, il n'avait justement pas de copine à Aix. Je souris. Nous ne lui avions jamais réellement parlé. Vercoquin a dû échanger avec elle quelques regards et un sourire, mais il ne lui avait jamais parlé. Il me raconta. Par curiosité il s'était retrouvé à un meeting politique près de chez lui, je ne saurais dire si c'était l'hypothèse de la voir, ou simplement un désir civique qui l'avait poussé à se déplacer. Le fait est qu'il y était allé et l'avait rencontrée à l'entrée. Elle était venue lui donner un sac plastique pour passer le portique de sécurité.
Vercoquin me décrivit méticuleusement les circonstances de cette première vue. Il vit d'abord une main tendue vers lui, se saisissant du sac il leva les yeux, et reconnut la Filliette. Il fut presque pris de court, mais sa surprise fut contenue, et alors qu'elle récitait son refrain, elle lui adressa un sourire. Vercoquin le prit comme l'aveu, qu'il ne lui était pas totalement inconnu.
Mais revenons à notre histoire, devinant que mon camarade nocturne attendait ma question je la lui posais, "Comment sais tu qu'L est revenue?". Bien que l'obscurité fut totale à ce moment, je jurerais avoir deviner un sourire sur les lèvres de Vercoquin.
V-J'ai vu de la lumière dans sa chambre, et je doute que ce soit sa mère qui fasse du rangement à cette heure.
Trouvant sa réponse décevante je le sanctionnai d'un "mouais" pâteux.
V-Tu vois, lors de son dernier séjour ici, alors que je rentrais un soir de fin de semaine, j'ai vu une lumière allumée à l'étage, je n'ai pas pu voir distinctement le visage de la fille que j'ai alors aperçue, mais j'ai parfaitement reconnu le poster d'un nain sur la porte de la chambre. Il me paraît évident que c'est sa chambre.
CZ-Et c'est tout? tout ce qui te rend si jovial?
V-Du tout, à l'instant alors que j'entrais dans la rue, j'avais repéré de loin cette même lumière, une lampe de chevet, ou de bureau, alors que j'approchais, je reconnus une silhouette féminine. La lumière s'éteignit, m'interdisant la moindre visibilité. Je fixais néanmoins le voile tiré derrière la fenêtre en continuant ma route, jusqu'à ce que passant au niveau de la maison, je lance un salut de la tête...
CZ-Un coup d'épée dans l'eau sans aucun doute.
V-Et pourtant, le rideau a bougé, comme pris par la conscience de ne rien cacher. J'aime surprendre cette indiscrète.
CZ-sur?
V-Tout court aussi, tu as raison...

mercredi 22 juillet 2009

I've been happier in Liverpool...

L'autre jour,

Il est vrai que j'aurais pu me passer de ces trois mots, mais que voulez-vous, c'est mon jingle.

23:05, je sors du ciné, et la soif me tenaille, lorsque j'aperçois un visage inconnu, une jeune fille de dix-sept dix-huit ans me fait face dans le hall. Je la vois, elle me regarde, je passe la porte. A l'extérieur, l'air est encore tiède, la fraicheur se fait attendre. Je vois passer devant moi la jeune fille du hall. Je refais mes lacets pour me laisser le temps de réfléchir, me relève, et décide de la suivre. Elle marche vers l'ouest, je reste à une distance d'environ trente mètres. Elle tourne à gauche, je m'arrête un instant à l'angle, puis reprends ma filature. Je n'avais rien de mieux à faire ce soir là, et l'idée de poursuivre une inconnue me plaisait. Elle est remontée le long de cette rue sur près de deux cent mètres, jusqu'au rond-point en réalité. Elle ralentissait exagérément, j'ai donc été obligé de la dépasser. Connaissant un peu le quartier pour y avoir une amie, je prends la deuxième à droite et m'enfonce jusqu'à trouver un jardin propice au guet-apens. Je le trouve une quinzaine de numéros plus loin, rentre, et me décapsule une mousse. J'attends, à la fin de la chanson en lecture sur mon pod, je ressors de ma cachette et convaincu de l'avoir perdue, reprends ma marche. J'emprunte un petit passage transversal sur la gauche pour rejoindre une rue parallèle où je n'ai pas mis pieds depuis trop longtemps. A peine passé, je vois à quelques dizaines de mètres, ma belle discutant avec d'autres personnes sur le trottoir. Je suis éloigné, et presque certain de n'être pas remarqué, pourtant, je lève par précaution mes deux mains vers ma bouche, et fait mine d'allumer un briquet dans l'obscurité, pour rendre moins suspecte ma présence tardive. Ayant identifié les nouveaux comme de parfaits inconnus, je me décide à continuer. Mais à peine je fais un pas qu'ils se cachent et rentrent dans leur jardin, puis dans leur maison. Je suis un poil déçu, toutefois, la grille n'est pas fermée, et il y a un nom parfaitement lisible sur la boîte aux lettres. Je traverse donc la rue et me cache derrière un monospace bleu, portant les deux chevrons. Comme une envie d'évasion, j'ai déjà vu un véhicule similaire près du sanctuaire de la FEC, mais je sais que celui auquel je pense y est encore. Fort heureusement, et comme souvent lorsque je sors seul, j'ai pris mon bloc rhodia. Je commence donc à écrire une lettre à l'intention de celle que je nomme "ma belle", en signant Constant.
Bien évidemment je ne peux sceller ce message, je m'arrange donc pour qu'il soit lisible par les parents de mon inconnue, en étant respectueux, et aussi peu inquiétant que possible dans ma situation.
Par superstition, je déchire le bas de ma lettre et y note une adresse de Filliette, puis je plie le papier et le colle avec mon chewing-gum sous la boîte aux lettre du côté intérieur de la grille.

En partant, je passe quelques numéros plus loin devant la maison d'L, elle n'est pas chez elle. La seule lumière, vient je crois, de la chambre des parents. Poussant un bâillement, je pris le parti de rentrer. Sur le chemin, j'ai écouté Sheller, et en entrant dans ma rue, je me suis dit que sans sa musique, ma vie aurait dû être singulièrement différente. Je ne suis pas heureux, enfin, j'ai été plus heureux à Liverpool.

jeudi 18 juin 2009

pom pom pompompom...

8:53pmZeus
quoi ?
T'es plus avec ta Furette ?

8:54pmVercoquin
PlaquéE
:D:D call me daddy,
Elle m'a menti, comme une conne
je l'ai plaquée, comme une merde
elle s'est défendue, comme un crasse
m'accusant de ne pas avoir réussi à la mettre dans mon lit:D

8:55pmZeus
pourquoi elle t’a menti ?

8:55pmVercoquin
Elle m'a sorti hier " Nooon, je peux pas sortir mon père n’est pas parti à cause de la neige, et j'ai pas le droit de sortir..."
et que dit facebook, aka bigbrother moderne...
???
« Hamster”” and Furette were tagged in an album. »
:D:D
Je bénis facebook.

8:57pmZeus
:):)

8:57pmVercoquin
Bref elle est trop conne pour désactiver la fonction "accès à mes photos tagguées" pour éviter d'étaler sa médiocrité.
Ce n’est pas ma faute, je ne peux juste pas sortir avec une fille si nulle

8:58pmVercoquin
Une inconstante, je veux bien pour faire la paire, mais si niaise... non!

8:58pmZeus
lol
je comprends, et ça m'étonne pas trop d'elle, quand je la voyais avec Wallace elle ne transpirait pas l'intelligence.

8:59pmVercoquin
bon il ne me reste plus qu'à m'occuper du chapitre, liquidation de tout ce qu'elle va dire...

9:00pmVercoquin
Si tes copines te demandes si je suis sorti avec une Furette... tu peux dire non, elle m'a juste pécho à la Parade.

9:00pmZeus
okay

9:00pmVercoquin
Et "elle m'a pécho" pas "Vercoquin l'a pécho"
pliz :D
merci

9:00pmZeus
no pb
de toute façon je ne pense pas qu'elles se connaissent des masses

9:01pmVercoquin
Oui, mais elles en entendront parler
Je savais bien qu'il ne fallait pas que je reflirt avec une fille.
On peut faire ce qu'on veut, mais pas laisser une zouze dire son nom en public...

9:02pmZeus
pas avec une fille du lycée en tout cas

9:02pmVercoquin
mais nulle part ailleurs!
Bon ça me relance sur ma target de Neuillasse
sinon j'ai vu Draille, pour le rallye je pense que ce n’est pas la peine

9:03pmZeus
aaand ?

9:03pmVercoquin
mais je lui garde quelque chose pour plus tard.

9:03pmZeus
ah, dommage

9:03pmVercoquin
pas grave, le rallye, c'était à la base pour dragué le spaghetti.

9:03pmVercoquin
Mais draguer le spaghetti n'est plus une priorité, alors pas grave
Je rate juste une soirée avec toi
Je serai avec Jaja :D

9:04pmZeus
Quelle chance ^^

9:15pmVercoquin
Oh, soit pas si dur
Elle a peut être des amies fun
Dis tu sais que Draille n'a découvert que cette sem que tu n'étais plus avec L!!
Comme quoi on a surestimé le téléphone arabe au sein de leur groupe
Sinon Draille m'a sorti qu'une Fleur, dont je n'ai jamais entendu parler ni d'eve ni d'adan l'a mise en garde contre moi...

9:16pmZeus
qui t'as dit que j'étais plus avec L ?
Jaja ?

9:20pmVercoquin
Non Draille

9:20pmZeus
Aah
Bah L ne se confie pas des masses. Ce n’est pas le genre à étaler sa vie privée.

9:22pmZeus
Donc ça ne m’étonne pas

9:24pmVercoquin
C’est à son honneur, mais une fois qu'elle l'a dit à un personne tout le monde le sait très vite

9:26pmZeus
Oui

9:27pmVercoquin
Mec c'est réglé
J'ai fait passé cette sem avec Furette comme un geste pour faire enragé Lmpo
Lmpo ayant accès à bien plus d'oreilles que Furette, l'affaire est réglée!

9:28pmZeus
:D
mais tu penses que Lmpo va dire que t'étais avec Furette juste pour la faire chier ?
j’pense pas

9:30pmVercoquin
si tkt

9:30pmZeus
Elle le tournera autrement

9:30pmVercoquin
Elle sera trop fière de ça, c'est comme ça qu'elle l'a pris en début de sem :D
"il veut la guerre, il va l'avoir"
blablabla
et puis je lui ai explicitement donné les mots pour le dire
j’peux pas faire mieux…

9:32pmZeus
ah tu lui as écrit, genre "tu peux dire que je suis sorti Furette juste pour te faire chier" ?

9:33pmVercoquin
nan
je lui ai écrit que j'avais fait ça pour l'énervé, sans prétention, plutôt même humble
Elle le fera lire à au moins deux copines
...
et ça suffira
je te l'envoie tu vas voir

9:35pmZeus
lol
T'es un fou

9:35pmVercoquin
Tu vois!
Moins j'ai d'ex!!! Mieux je vis!
Tu l'as lu?

9:36pmZeus
yes

9:36pmVercoquin
Alors, ton avis?
Ça passe?

9:37pmZeus
oui, on verra bien
si des échos je t'en fais part direct

9:40pmZeus
T'es p’têt’ un peu trop austère, mais comme toujours dans tes écrits

Archives

Minuit et demi, je rentre d’une allure incertaine dirait-on, j’aurais aimé rester affalé dans ce bar à regarder déambuler toute la population saisonnière de Valloire, mais je me sens mure pour écrire, et cette envie domine les autres…
Le plus gros cliché existant sur les relations hommes-femmes est la primordialité du naturel, invariablement placé en leitmotiv de toute relation « sois toi-même, et sois aimer pour ce que tu es »… En deuxième place on trouve le respect mutuel, une relation n’a aucunement besoin de ce respect mutuel pour se porter bien. Je me remémore encore parfaitement cette soirée…

Le Moï-San et moi étions allé à l’anniversaire d’une connaissance, c’était une petite soirée, alors que je discutais avec notre hôtesse, j’observais mon compagnon flirter avec une petite zouze au physique banal. Tout se passait pour le mieux jusqu’à c que notre niaise interlocutrice ne rompe le charme. Cette pauvre chagasse sur le retour était casée le croirez vous ! Comme l’aurait dit l’ancien, ça n’empêche nullement les sentiments, mais le fait que nous tenions l’information d’elle-même n’était pas du tout fair play. Non, ce n’est pas parce que tu n’as pas encore pompé dans les commodités d’un kebab rue saint-Denis que tu remplirais d’orgueil ton confesseur ! Il s’ensuit un magnifique échange, noyant le mépris et l’humour dans une parfaite maîtrise des arts rhétoriques ! Plus tard dans la soirée, le régulier de la radasse sus non-nommée se mis en tête de nous lancer sur la voie de notre introspection, inutile de préciser que sa quête était bien male engagée. A un point de la conversation il nous sortit la preuve de l’ignorance que lui avait imposée sa monogamie avec l’autre tranche de vie « Mais comment vous voulez trouver une fille si vous ne les respectez pas ». Je m’apprêtais à lui signifier la nuance existante entre trouver et trouer, quand une connaissance féminine assistant à la discussion le reprit « mais les filles ne demandent pas à être respectées », là-dessus le Moï-San et moi-même offrions nos regards salutaires à notre élève, qui manifesta la prise de conscience de l’abjectivité de la relation qu’il menait avec son gros tas par un facies assimilable à celui de la poule devant son premier œuf...

dimanche 7 juin 2009

lettre ouverte

L,
Il y a toujours eu des gens pour me mépriser et me haïr, de façon avouée ou détournée, tu es juste devenue l’un d’eux. Mais bon j’en ai toujours fait peu de cas, je te laisse donc te cristalliser là-dessus si ça peut te réconforter ou te soutenir. Tu me méprises, mais tu me crains aussi, et même tu t’écrases mollement, car il n’y a pas une chose dont tu puisses te vanter pour prendre un quelconque ascendant sur moi. Je ne suis plus a R, mais à chaque fois qu’on m’a dit « t’es sorti avec L », c’était invariablement suivi d’une réflexion sur ta niaiserie ou ton inutilité, réflexions que j’ai systématiquement désapprouvées, crois le.
Quoiqu’il en soit, je perçois toujours la grosse rage que tu nourris à mon égard, et maintenant je la prends presque avec humour, car je ressors victorieux de cette bêtise que tu as transformée en guerre ouverte. J’ai toujours autant d’amis, j’ai toujours autant de copines et de succès auprès des autres, et par-dessus tout je te pardonne.
Je respecte l’humain, la réussite, et le contenu... Humainement, tu es du niveau de la fesse d’huître, et pour ta réussite, j’en suis aussi à douter que tu deviennes Lauréate cette année ; tu trouveras bien autre chose.
Une fois ton mirage social retombé, il ne te restera rien… absolument rien, si ce n’est des souvenirs.

je t'aime, plus que je ne m'aime... c'est certain.

lundi 25 mai 2009

POM's solution to fuck Hadopi

google est ton ami

"intitle:"index of" nomdelachanson mp3"

exemple : supertramp







utilisable depuis les portables...

Sinon, il y a beaucoup mieux : http://linuxmanua.blogspot.com/2009/04/10-antidotes-anti-hadopi.html

dimanche 10 mai 2009

un nouveau Diogène

Ce fut un bon week end, sortant de "concours blancs", j'étais tout disposé à me la branler paisiblement dans une maison vide 3 jours durant, c'est bien ce que je fis. J'ai fait mes dégourdissements réguliers, j'ai fait les autres, j'ai nourri le chat, j'ai cousu une veste dans le genre 18eme, j'ai fait des photos pour une amie, je suis sorti tardivement, j'ai cuvé en heureuse compagnie, j'ai marché la nuit. D'autres que moi auraient tenu un salon festif pour remplir d'une illusion sociale leur sweet home, mais moi, je n'ai fait que cela. Mise à part une connaissance agréable, je n'aurais rien eu à dire de ce WE si ce n'est une date de culte pour la videotape, et une autre pour la pommade. Et pourtant le grand tout a frappé par horreur du vide sans doute.
En revenant de mon rendez vous du dimanche après-midi, j'ignorais encore que je rentrais dans l'arène... Et c'est parti, le vieux et sa vieille commencent à me les hacher, double motif à cela : il n'y avait plus ni bière à la pression, ni au frigo, de plus il y avait des capsules en métal dans la poubelle du verre, capsules que j'ai ramassées. Les deux bourrins y voyant un signe de plus de la médiocrité de leur apatride de fils pétèrent leur câble alors que je les regardais presque comique, leur notifiant par moment le dérisoire de leur battage, et son non effet. Le grand Averel me voyant nier la gravité de mes actes, me traita de menteurs, et invoqua le "c'est ce petit truc entre autres". Je l'invite à expliciter l'"autres", rien que de la doxa bien rodée, j'embraye donc "vous partez trois jours, à votre retour, ni tapis brûlé, ni meuble détruit, même le chat a bonne mine, et tout ce que tu trouves pour me les briser, c'est qu'il n'y a pas de bières au frais, alors soit tu me sors les "autres" soit tu me laisses sourire de ça". Il s'approche de moi, je sens qu'il veut m'en retourner une. Alors il repart sur l'honnêteté, je serais incapable d'assumer la plus petite de mes conneries, venant d'un infidèle, je trouve la remarque presque touchante... Quelle crouille... Me sentant au sommet de ma condition j'appelle comme notoriété que l'absence de bières dans le frigo serait condamnée par tout ce que ce monde compte de sage et respecté. Il me dit d'arrêter mon lyrisme, et s'en va en beuglant le même refrain. Ils ont cent fois moins de rigueur dans la pensée que je n'en ai dans les gestes... Voyant que la vieille veut participer elle aussi, je me tire. Et c'est ainsi que par un dimanche pluvieux de (10) mai, je suis à 22h en train d'écrire, assis à l'abri des arcades de la médiathèque, on pourrait espérer autre chose pour un taupin, qu'importe, je suis heureux et solitaire.

mercredi 22 avril 2009

A venir

L'autre jour, j'étais chez un ami, où après avoir passé une soirée à jouer aux FPS, nous étions tombés sur l'excellentissime émission "confessions intimes", la lie de la télévision, d'où ce papier.

Hier soir, il était possible de découvrir, et redécouvrir l'histoire de Robert, ancien maître nageur, et Marie, sa radasse. Un reportage intitulé "ah, si j'étais riche!". Se suivaient alors, un collection de clichés prolétaires sur la richesse! On voyait ainsi Robert tenant sa louloute devant les bateaux du port de Cannes, le ridicule de l'histoire étant que les "yachts" alors admirés faisant moins de 1O mètres, il s'agissait tout au plus du prix d'une coupé deux places Japonais. Mais pour moi le choc fut surtout conceptuel, le prolo que tu es peut-être cher lecteur, et chère lectrice entraîneuse, à l'idée d'être riche, s'imagine invariablement dépensant de l'argent en masse. Et bien moi, je dois me faire violence pour trouver quelque chose de valable à acheter, j'imagine qu'il y aurait quelques montres, et une 911. Non, la plupart de gens s'imagine dépensant de l'argent, moi je m'imagine en train de le gagner... Alors grande interrogation, comment gagner de l'argent, et j'entends gagner, pas travailler comme un besogneux pour vivre, et entretenir la radasse que j'aurais épousée.? C'est là qu'on retombe sur les études, une des méthodes les plus sûres pour finir les poches bourrées de pesos à partir de pas grand chose(du point de vue patrimonial) est de faire l'X, mines... et de finir par un master en finance à dauphine pour se faire un carnet d'adresses. Ça, c'est ce que croient tes parents.
Analysons maintenant les autres possibilités. Vous pouvez par exemple avoir une putain d'idée, la cristalliser, et en faire une belle série de 1, de 5, et de 0, dans le genre l'aspirateur sans sac, réussite assurée. Ensuite vous pouvez disposer d'un certain génie personnel qui vous permettra de vivre de votre imagination. Mais la pulsion créatrice est un sentiment incertain, massacré par le sms, ne comptez donc pas vivre de votre imagination jusqu'au bout. Si vous êtes habile vous pourrez encore taxer l'imagination des autres, mais c'est bas. Sinon, vous pouvez avoir la chance de jouir d'un certain regard, et d'une certaine expression qui vous permettront de finir chroniqueur à la radio comme le légendaire Dani Momo. Personnellement, ma préférence va à la dernière proposition.
Il y a sinon l'archi-classique mariage d'intérêt, mais entre entretenir une radasse, ou se faire entretenir par une radasse, je ne fais pas de grande distinction.
Pour ma part, je vends du rêve, et un certain savoir-vivre.

mercredi 8 avril 2009

La psychologie de l'effort

L’autre jour je pleurais devant la médiocrité de mon existence, est-ce ça vivre, est-ce ça la vie que je me suis choisi ? Après deux nuits biens tourmentées, je me suis mis à écrire, comme toujours.

Ami jeune, ami lycéen, ceci est pour toi, comme l'héritage spirituel de dix-huit années d'une vie d'étude que je souhaiterais léguer.

Je n'ai aucun souvenir de mes années crèche, si ce n'est une phrase récurrente que nous répétions en criant avant chaque déjeuner "Pour la cuisinière hip hip hip", la naissance de l'esprit sans doute, au dessus d'une assiette évidemment. A part cette phrase qui m'est revenue à l'adolescence, je ne garde rien de la période qui précéda mes trois ans. Aux dires de mon père j'étais relativement tacite, ne répondant jamais que par oui, non, et des phrases de trois mots maximum, si bien que mon père m'exprima la crainte qu'il avait eu à une époque que je me retrouvasse jeté du système éducatif avant même d'y avoir existé. Le premier film dont je me souvienne, est "L'île au trésor" de Robert Louis Stevenson, comme hypnotisé, je le regardais en boucle dans un état végétatif. Mes parents y voyant une nouvelle source d'inquiétude à mon sujet me demandèrent après ma cinquième fois si je n'en avais pas marre de voir toujours le même film, d'après eux je répondis que non, parce que je ne le connaissais pas encore. J'imagine la souffrance de mon père devant l'aveu sur les limites de ma mémoire que je leur faisais. Un jour ils découvrirent que par "connaître" j'entendais "par cœur", alors je jouais avec eux des scènes entières du film, jouant plusieurs personnages lorsqu'ils ne pouvaient me donner la réplique. Jusqu'à ce film, le langage n'avait été pour moi qu'un moyen de communication, évolution directe des cris du bébé(1), maintenant c'était aussi un mode, un spectacle. Je me souviens d'une anecdote, datant de ma petite section, m'ayant causé quelques problème avec l'autorité. Étant féru d'histoire de piraterie, j'avais un jour visualisé une poubelle dans la cours de récréation comme étant un mât, j'étais alors naturellement monté dessus, et m'étais installé comme un marin sur sa vigie. J'étais resté à guetté jusqu'à ce qu'une figure de l'autorité vienne tenter de me déloger bien avant la fin de la récréation. Je refusais net, ne voyant rien de répréhensible dans mon comportement, agacé par l'acharnement de ma maîtresse je la traitai de salope, des mots j'en avais, et ce n'était pas un de ceux que j'avais appris à l'école, sans le comprendre totalement, j'en avais perçu le mépris qu'il exprimait à celle à qui on le disait. Ce joli trait, parmi de continuelles colères avec ma mère, me valut un premier passage chez le psychologue pour enfant. Après dix minutes de diarrhée verbale de la part de maman, la psychologue l'interrompit, et lui demanda de parler pendant dix minutes en bien de son fils. Je crois que ce fut comme un éclair dans l'esprit de mon père, constatant la détresse de ma mère devant l'épreuve qu'on lui imposait, dire du bien, il dut prendre conscience de quelque chose de gros. Je ne sais si ce mot du psychologue est entré dans ma mémoire sur le coup, ou parce que mon père le répétait fréquemment à ma mère lors de ses crises contre moi, le fait est qu'il caractérisait assez bien la personnalité de maman. Il ressortit de cette rencontre que j'avais un problème avec l'autorité féminine, en effet je ne faisais que de façon rarissime des colères avec mon père. Rétrospectivement, je crois surtout que j'avais plus que tout un gros problème avec la connerie. Je suis convaincu que jamais mon père ne me prit pour un con, je ne peux en dire autant de ma mère, quand on s'adresse à un con dans le but de communiquer, on lui parle "connement" par mimétisme, ou bien il y avait un gros décalage entre ma mère et moi, quant à ma maîtresse, je n'avais aucune estime pour une personne qui m'imposait de dormir l'après midi, contre mon absence de sommeil... Mais bon, il paraît que les premières années sont faîtes pour contraindre l'enfant par la discipline. Contraindre oui, mais pas dans la connerie.

Je n'ai jamais été baptisé, j'ai cependant reçu quelques notions de ma mère sur la vie du petit jésus, jusqu'à sa terrible fin. Tout ce que mon père m'appris fut qu'on ne planta pas les clous dans les mains comme on le représentait souvent, ne sachant quoi lui répondre il m'expliqua qu'à un tel endroit la peau se déchirerait et briserait la prise, pour y remédier, on plantait dans l'avant bras, juste avant le poignet, j'étais fasciné par cette première découverte anatomique. En moyenne section, le maître m'entendant expliquer la crucifixion à mes petits camarades s'en alarma et informa mes parents. Rien à y redire. Inutile de vous expliquer qu'à cet âge j'étais encore tout ce qu'il y avait de plus asexué, j'avais pourtant remarqué les manières de mon maître, si bien qu'un jour je le traitais de macaque, mon bon maître loin de me disputer, me demanda curieux si je savais ce qu'était un macaque, je lui répondis que c'était un singe. Il appela mes parents pour leur communiquer sa joie devant l'étendue de mon vocabulaire, ils en rirent, eux aussi avaient remarqué ce que je ne pouvais encore expliquer chez mon maître si maniéré, bien que n'étant pas vraiment une femme, on pouvait l'intégrer dans le schéma de mon rejet de l'autorité féminine.

Je ne vois rien à écrire sur ma grande section, si ce n'est que ma mère m'avait mis en garde contre le changement d'ambiance que j'allais constater, la maîtresse étant stricte. Moué, bon, bref...

J'eus une nouvelle mise en garde à mon entrée en cours préparatoire, c'était l'école cette fois-ci, on ne pouvait plus aller aux toilettes à tout va, et il fallait travailler! la grande aventure commençait, je me voyais grand. Ce fut eut-être ennuyeux puisque je n'en ai pas gardé de grand souvenir. Je me souviens avoir appris à lire avant les autres avec maman sur un vieux livre datant de son enfance. Plus tard je me souviens avoir eu le droit d'écrire au stylo plume, puis mon apprentissage laborieux des tables de multiplication, mon père voulait que je les connaisse comme une chanson, n'y voyant aucune logique phonétique, il me fallut plusieurs mois. Le lecteur remarquera à quel point le conformisme que j’ai tenté de suivre durant ma première année d’école ruine ce récit par ses banalités, mais bon, obéissant au schéma éducatif, je n’avais à l’époque aucune culture, presqu’aucune aptitude à la réflexion, brisé dans un train qui ne vous demande que de vous taire les yeux ouverts. Je me rappelle d’une micro anecdote sur mon CP, alors que je dormais en cours je réentendis une phrase que j’avais entendu dans un film quelconque, et ces mots « contrée lointaine », peu soucieux et néanmoins conscient de l’interruption injustifié que je faisais, je levais la main et demandais à ma maîtresse la signification de ces mots, ce fut un petit gros, autre intellectuel de la classe qui me répondit.

En CE2, je découvris que j’aimais les maths, sans doute grâce à ma maitresse de sciences d’alors, j’avais en effet deux maîtresses, travaillant chacune par demie journée.

En CM1, je fis une première expérience de la connerie en tant qu'enseignante, Mme Johannet, je garde d'elle un souvenir tellement pourri que si je la recroisais, je serais tenté de lui signifier qu'elle est mon pire souvenir. Avec elle je découvris l'humiliation publique, ou du moins la tentative que je percevais, j'étais encore si confiant dans mon bon droit que je refusais de bonne foi toutes critiques. Un jour alors que je rêvais en classe, elle m'appela au tableau en beuglant, et me demanda de répéter ce qu'elle venait de dire, ayant tout de même écouté d'une oreille distraite ses propos sur l'évolution de l'homme, je refis l'exposé complet, elle me laissa finir, et me sanctionna d'un "absolument pas". Je crois qu'elle voulait juste que je répète les deux mots qu'elle avait dits à Kevin qui posait une question stupide au deuxième rang. Si on me demandait comment l'homme a évolué, j'aurais dit "bien". Elle remarqua néanmoins chez moi un goût et quelques facilités pour ce que si jeune, on nomme présomptueusement des mathématiques, elle conseilla à mes parents de me faire évaluer. Pendant ce temps, mon père m'expliquait que contrairement à ce qu'avait affirmé l'église pendant des siècles, la terre n'était pas le centre du monde avec tous les astres s'en éloignant, mais m'expliqua le principe d'univers en expansion avec un ballon baudruche. A chaque fois que mon père parlait, c’était une sorte de spectacle, il y mettait un ton qui forçait l’attention, je l’écoutais. Ce fut lui qui m’offrit pour mes huit ans, Age Of Empires II : Age Of Kings, le jeu qui changea radicalement ma toute jeune vie. J’appris plus en histoire en un an dessus qu’en cinq sur un banc de classe. Ce fut le début d’une longue série allant de l’antiquité à la fin de napoléon, c’était beaucoup plus ludique que ma mère ne pouvait le penser.

En CM2, je connus une nouvelle humiliation, suivant les conseils de ma précédente maîtresse, mes parents m'avaient fait faire des tests encadrés, j'avais pour cela manqué quelques après midi de cours. Le jours où l'on me donna les résultats, je manquai une matinée à l'école, l'après midi, je me fis reprendre par la maîtresse qui me fit aller au tableau en m'appelant "monsieur je-sais-tout", elle me demanda avec dédain et moquerie "alors il t'a dit combien?!" moi, intimidé malgré tout par ma maîtresse je répondis timidement "152", elle ferma sa gueule et m'envoya m'asseoir, nous n'étions que deux à savoir ce que ça signifiait, et j'avais sur la conscience la culpabilité de celui qu'on engueule pour ne rien y redire. J'étais toujours aussi fanfaron... C'est cette maîtresse qui m'emmena la première fois en classe de neige. C'est aussi avec elle que je découvris l'injustice doublée à la mauvaise foi. Il y avait dans ma classe un jeune con comme seul le jeune peut en produire. Fumeur à onze ans, un as du football, avec un nom à coucher dehors. Grâce à la maîtresse, il était devenu en quelques semaines aussi rejeté qu’on peut l’être au sein d’un classe, je me souviens même de quelques séances de lynchage où la maîtresse prenait les élèves à partie pour l’humiliation de ce niaiseux. Je faisais partie des merdeux qui le méprisait. Un jour la maîtresse vérifiant les devoirs, vit qu’il n’avait pas fait ses exercices, celui-ci répondit qu’il s’était trompé dans le numéro de la page, et proposa d’aller chercher la page d’exo qu’il venait de jeter. La maîtresse ne le crut pas, elle le menaça, il alla tout de même les yeux humides à la corbeille et en sortie une feuille froissé sur laquelle je vis plusieurs figures géométriques, la beuglante redoubla de puissance dans ses vociférations, le traitant de menteur à répétition. Curieux j’ouvris mon livre à la page dite, sans doute curieux de vérifier que l’élève mentait comme le disait la seule autorité alors présente, et surprise, il y avait des figures similaires sur la page en question, il ne mentait pas, je le dis à la médiocre qui s’agitait je me sentis coupable d’avoir participé à toute son entreprise, lui dis qu’il ne mentait pas, elle m’ignora sciemment, et continua dans sa brimade. Ce pauvre gars était con, c’est certain, mais ma maîtresse en lui faisant faire l’expérience de l’injustice était pire. C’est dans ces moments que je pris conscience que la plupart des profs ont la mentalité de leurs élèves, enseigner ça abime sérieusement… Je noterais tout de même en exception quelques professeurs de Français croisés au collège et au lycée, et les normaliens qui sont pour leur part des êtres géniaux.

Je finis par entrer au collège, mon père me raconta ce qu’il en était du temps où il y était, il fallait alors passer un test d’entrée, j’étais amusé. Il me sortit aussi un livre en me disant qu’il l’avait lu à mon âge, Bilbo le hobbit, le début d’un amour. Ma mère me mit une fois encore en garde, entrant en « anglais plus » une pseudo classe élitiste dans mon collège, elle me dit « il n’y aura pas UNE Pauline, il y aura TRENTE Pauline, Pauline étant ma voisine et une bonne grosse référence scolaire, le genre à faire normal sup, littéraire. Dans le genre costaud de chez trapue. Ma sixième fut une désillusion non seulement il n’y avait pas que des Pauline dans ma classe, mais on y trouvait aussi un ramassis de banalités, le niveau des cours était d’un triste ennui. Ma mère me les brisait encore plus qu’avant pour que je majore, en vain. Avec 15,5 de moyenne j’étais dixième de ma classe, mon père m’engueulait pour mes notes en maths, il avait raison. Mais les plus grosses roustes que je me sois prises furent toujours pour des problèmes disciplinaires. Que le lecteur n’aille pas croire que j’étais un fouteur de merde, loin de là, je bavardais, je ne voyais pas l’intérêt de faire des exercices à la maison plus répétitifs qu’instructifs. J’avais si honte que je cachais les mots des professeurs, j’ai falsifié la signature de ma mère, jamais celle de mon père, peut-être parce qu’il était gaucher. Et souvent je me faisais prendre, la dérouillée était sévère, mais je profitais d’un tarif de groupe qui me permettais d’accepter la chose, contrairement à ce que disait mon père, tout ne se découvrait pas un jour ou l’autre, et j’étais pour ma part convaincu que la rouste pour un mots ou pour une dissimulation était comparable, je me mis alors à jouer la montre, je suis convaincu que ses coups m’ont d’une certaine manière maintenu dans un immaturité relationnelle relative avec mes parents, comme du temps où je faisais des colères. Un jour je cessais de me protéger des baffes lors des bastonnades, au contraire je me relevais invariablement prêt à recevoir la volée suivante, au fond, je m’étais résigné, la douleur physique n’est pas grand-chose, je me foutais bien d’avoir mal, j’avais surtout pris conscience que mon père se répugnait à me taper, battre un mort est vain, il arrêta, et changea de méthode, mais ce ne fut que des années plus tard. Pour ma scolarité, j’entendis le pire choses qui soient. A la fin de la sixième, étant passé quinzième de la classe, elle rentra du conseil de classe passablement énervée, ça commençait à devenir sport avec papa, elle accusa mon arrogance, mon père lui dit que l’arrogance suivie n’était pas un fardeau dans une vie professionnelle, elle répondit avec suffisance « mais quelle vie professionnelle ? Oui, il pourra être arrogant quand il finira proxénète ! » Je relevai les yeux, tout de même surpris par le culot de ma mère. Mon père s’arrêta la fixa, et l’interrogea sur le sérieux de ses propos, elle confirma, et la balance s’équilibra en ma faveur un instant. Quelle conne, proxénète, en sixième je savais déjà qu’au même âge elle n’avait pas fait le dixième de ce que j’avais fait. J’avais des raisons d’être arrogant avec elle. Je ne vous ai pas beaucoup parlé de maman, mais maman est de ces femmes qui m’ont sans doutes beaucoup appris, mais surtout sur la bassesse de ce monde. Le genre à nous (ma sœur et moi) coller une tarte avant de monter en voiture, « comme ça je n’aurais pas à m’arrêter pour vous la mettre celle la » Le degré zéro de la psychologie. Vous l’aurez compris, aux yeux de ma mère j’étais en sixième un homme mort avant l’heure, condamné à finir plombier comme certains, ou paranoïaque comme d’autres… Du bas de ma médiocrité, j’ai pourtant continué jusqu’en 3eme avec une moyenne toujours comprise entre 15,3 et 15,7. Si bien qu’en troisième je n’étais plus que deuxième de la classe, je commençais sérieusement à mépriser ma mère qui dans sa pensée de grattouille me les brisait sévèrement à grand coup de « mais si tu travaillais un peu plus !!!! Tu pourrais le battre Metz ! » Pour quelle finalité ? « Pour leur prouver à tous que tu peux » Je n’avais rien à prouver à personne.
C’est durant ces années que mon père commença à s’occuper de ma culture, culturellement, je lui dois tout… Devant mon goût pour les jeux de civilisation il me donna L’art de la guerre de Sun Tzu, après ce fut De la guerre de Clausewitz. Je découvris aussi grâce à lui Ken Follet, jusqu’à San Antonio, Kierkegaard, et Cosmic Bandito. Bref, vraiment tout.
Un jour l’image de la mère protectrice s’est effondrée. Un camarade d’une autre classe vint me voir au cours du second trimestre de quatrième et me demanda s’il était vrai que ma mère m’avait fait retirer les félicitations au premier trimestre, je lui dis que c’était possible venant de ma mère. Vous êtes peut-être de ceux qui ont une mère dans les fédérations de parents d’élèves. Toi jeune, peut-être t’es tu reconnu, peut-être que ta mère n’y était que parce que t’était trop modeste sur tes capacités pour qu’on ait tout seul l’idée de te faire passer à la fin de l’année, peut-être seulement que ta mère, comme maman rêvait uniquement d’être médiateur à l’ONU, et ayant raté de peu le concours, s’était engagée dans les fédérations pour donner un sens à sa branlette. Alors je me renseignai, je découvris qu’en effet ma mère m’avait fait retiré les félicitations, tout les profs m’avait fait un commentaire complaisant au sujet de ma mère, mais personne ne m’avait jamais conté le contenu du conseil de classe jusqu’alors. Je découvris ces mots « Il a été odieux à la maison tout ce trimestre, si vous lui mettez les félicitations il va se reposer sur ses lauriers… » Bien sûr, je m’étais pris une dérouillé à la suite de ce conseil lorsque rentrant ma mère m’avait couvert comme avec des immondices des deux notes que j’avais caché, et des bavardages qu’elle avait dû faire avouer à mes profs sur le mode du « Il ne bavarde pas tout le temps ? », le même genre de question qui m’avait permis de limiter mon vocabulaire jusqu’à trois ans à « oui, non, et trois mots ».
Parmi les quelques mot que me disait mon père lorsqu’il me témoignait sa déception, il y avait « tu te rends compte que depuis que tu es à l’école tu n’as jamais eu une année sans commencer par faire le con, pour te prendre une dérouillée à la fin du premier trimestre, t’es incapable de tenir une année… » le genre de dérouillée qui vous libère d’un plexus, et ça sous les yeux de ma mère, dans la semaine qui suivait, alors que je fuyais mon père des yeux, elle venait jouer les bonnes mamans, m’encourageant tendrement à travailler, en me rappelant les coups dans le diaphragme de papa, comme on pique l’oreille d’un éléphant avec un clou pour lui rappelé le matage dont il fut l’objet petit. Que celui qui s’offusque encore de lire « conne » quand je parle de ma mère ferme cette page, mais il ne peut en être autrement pour moi. On apprend à vivre avec, c’est tout. Lors d’une engueulade suivante à laquelle elle participait, elle parvînt à me sortir « je te rappelle que t’as pas eu les félicitations au premier trimestre, ta sœur, de la sixième à la troisième elle les a toujours eu, tu m’entends » Pris par la haine je retrouvais immédiatement mon souffle fasse à mon père, je lui répondis « je le sais bien, c’est toi qui me les a fait retirer » il y eu un blanc je repris donc l’initiative « les profs voulaient me les donner mais tu leur as dit que j’avais été odieux à la maison, et que je me serais reposer sur mes lauriers » ma mère prenait ce faciès figé que je revois sur le visage de mon grand père, celui de l’être blessé, qui affiche tout de même sa fierté en dernier rempart. Mon père ce tourna sévère vers maman et lui demanda « c’est vrai ? ». Cette pauvre humaine tint tête « oui c’est vrai ! » la fierté espagnole dans ce qu’elle avait de plus conne je vous assure. Mon père se releva « mais t’es vraiment trop conne ma pauvre ! » la suite fut impressionnante, de ces scènes qui m’apportèrent si jeune un vocabulaire de charretier respectable, je précise que je n’ai jamais entendu mon père traité ma mère de salope, ce ne serait pas convenable. Que le lecteur n’aille pas croire que j’étais un élève modèle, uniquement pourri par ma mère, j’ai en effet triché à des contrôles, je passais tous mes devoir de latin avec un livre sur le genoux, j’ai aussi dissimulé, menti, et falsifié, mais je n’ai jamais mis en péril ma scolarité de façon sérieuse, de sorte que les félicitations m’ont manqué plus d’une fois, mais attribuant leur perte à moi-même, c’était tout à fait tolérable. Devoir y voir le fait de maman, l’était moins.

Après cet épisode, je changeai radicalement mon approche relationnelle avec mère, premièrement elle n’était plus vraiment de mon côté, elle était surtout de son côté qui lui se fondait sur quelques préceptes biens sentis comme « la vie est un long carême » (phrase de mon père en réalité, mais prêté à ma mère) ou autre « cagito ergo sum » (même commentaire, ‘j’emmerde donc je suis ‘). J’atteignais de plus un niveau où maman ne pouvais plus me suivre, ni en maths, ni en histoire, ni en rhétorique, où ma domination me valait occasionnellement une crise de nerfs rayonnant de dogmatisme. Ah, je ne serais pas la moitié de ce que je suis, si je n'avais pas eu ces terribles luttes oratoires avec mes parents. Scolairement elle n’était plus qu’un tuteur légal. Quoiqu’il en soit, je me suis acheté la paix sociale, avec des apparences de sérieux, le problème de ce genre d’apparence, est qu’elles coûtent du temps, avoir l’air sérieux est plus que tout ennuyeux, mais le sérieux ou l’austérité donne du contenant. Pas du contenu.

Depuis toujours m’ont père m’a toujours dit que jusqu’au bac les études n’étaient qu’une vastes plaisanterie faite pour trier les genres mollement, il me disait qu’il en foutait encore moins que moi, il me disait que je surferai. Il avait raison, en une semaine de prépa, je prends plus de cours que je n’en ai pris en une scolarité lycéenne en maths, ou en physique, une fois qu’on sait que tout est dans le livre, et que le niveau de complexité autorise une compréhension en deux lectures, on peut cesser de prendre le cours. Ça m’a valut pas mal d’emmerdes avec une prof assez particulière en première, le genre à faire des fiches navettes, le genre que je n’aimais pas. Quand je vois ce qu’est devenu la tête de classe qu’elle connaissait, je me console. (Un seul déroge à ce constat, LMB, alors je le dis, respect et robustesse vieux !) Quoiqu’il en soit je me suis mis à dormir en classe, ce qui me valut encore des commentaires sur mon attitude dilettante, et ça continua encore. J’avais cette année un professeur de lettre remarquable, peut-être le professeur que j’ai le plus admiré, il n’était pas le plus apprécié, mes camarades critiquant l’organisation de ces cours et la difficulté des prises de notes qui en découlait. Mais je l’admirais, il avait de l’esprit, et il dominait la classe, à l’occasion il faisait un trait d’esprit et se consolait tout en s’accusant, lorsqu’il voyait que certains l’avait perçu. Il s’exprimait avec plus de panache qu’aucun autre, on aurait dit une pièce, il sortait des citations à tout va, mêlée à des récits plus personnels, des récits qu’il nous offrait pour les oraux, et qui par leur abstraction étaient réutilisables par chacun. Il aimait son travail. L’amour de son travail était et reste encore la condition sine qua non pour avoir mon admiration, elle est maintenu par la liste sus-non-nommée des quelques professeurs que j’ai apprécié. Ceux là même qui font qu’on retourne bien des années après aux journées portes ouvertes pour les remercier et pour leur montrer le concret de ce qu’ils ont aidé à réaliser, et ce, même si je dormais ou lisais pendant leur cours. Si maman m’avait vu, elle m’aurait peut-être tué, ou alors elle aurait compris quelque chose de nouveau, mais j’en doute.

La Terminale est comme toutes les autres classes un grand moment de rigolade, petit je m’inquiétais de la difficulté croissante des études, demandant à mes aînés ce qu’ils en pensaient, à l’évidence, chaque année, ils en pensaient la même chose, tout se suit, de sorte qu’il n’y a pas de gouffre à traverser, à aucun moment. Si bien qu’on finit ces études exactement comme on les commence, malheur à toi ami jeune si tu les as commencées douloureusement, rien n’est perdu. Et le bac. Je me suis bien amusé jusqu’à mes dix-huit ans, mais si j’avais su de quoi il était réellement question, je me serais amusé cent fois plus, je n’aurais jamais toléré qu’on me prive de quelque loisir que ce soit dans le but de me faire travailler, ni couture, ni musique, ni jeu. Mais bon, il paraît que c’est nécessaire. Plus maintenant.

Carpe Diem, ami, que tu sois jeune, radasse ou camarade, carpe diem. Seul le bonheur est valable. L'école ne vaut pas le coup qu'on s'y ennuie.