dimanche 18 avril 2010

maman est folle, on n'y peut rien, mais c'qui me console, c'est qu'c'est bientôt la fin...

Voyez vous, mes jeans, je ne les aime que brut, c'est à dire sombre à l'extrême, ou alors très très vintage... Mais je n'accorde pas de place au "jeans que l'on porte et ça se voit" dans mes préférences, bon ok, j'ai aussi des jeans de marques dans ce genre mais que voulez vous...
Alors, depuis 5ans que je fais de la couture de façon rigoureuse, j'ai maintenant un certain nombre de jeans à mon actif, et j'ai toujours interdit à ma mère de les laver en machine. N'allez pas penser que je lui demande de le faire à la main, non, je lui demande juste de ne pas les toucher, nettoyant les éventuelles tâches avec une éponge, et ceux jusqu'à ce que je décide au bout de 10-12 mois de faire passer la pièce dans la catégorie vintage, après lui avoir fait pleins de remplaçants... (Comprenez que les couleurs des toiles de Nîmes trouvables pour les petites mains dans mon genre résistent encore moins au lavage que celles utilisées dans la confection industrielle)
Pourtant, j'ai systématiquement dû faire face à cette mère qui malgré moi passait le fruit de mes heures d'applications, à la machine, à 60-90°, sans même les retournés. (J'évalue à 15-20 heures le temps que je passe sur un jeans m'étant destiné, je bâtis alors à la main au fil blanc, pour les autres, je vais beaucoup plus vite...)
Aujourd'hui, je suis rentré de deux semaines de révisions cloîtré chez mes grands parents. J'ai retrouvé ma chambre rangée, enfin plutôt un tas de feuilles (que j'avais savamment disposées par terre) sur mon bureau parmi tant de chose. Montant dans ma mezzanine je réalise au bout d'un moment qu'il n'y a plus là-haut la moindre fringue en dehors de mes paires de groles et de mon dolman, pris d'une inquiétude, je redescends et ouvre ma penderie, dans laquelle je reconnais ma pile de jeans, anormalement haute... Je prends les cinq du dessus, et parmi ces cinq, les trois POM, les retrouvant bousillés, délavés comme un miss sixty, avec des traces blanches de plis tout du long... Même ma dernière pièce, achevée il y a trois mois, encore parfaite à mon départ, que j'avais décidée de ne pas emmener pour ne pas lui faire courir le risque "ma grand mère", y est passée et n’est alors plus décemment portable qu’avec des basquettes et un t-shirt…
J’explose, et descends donc immédiatement voir la maternelle pour une fois de plus lui exprimer mon énervement, et la menaçant de pulvériser un berlingot d’eau de Javel dans son dressing à la prochaine… Manifestement, et malgré ses sourcils froncés, elle n’en a rien à branler, et je sens à son attitude, que de toute façon, elle recommencera sans aucune réflexion interne. Je suis donc retourné dans ma chambre,
-[tout sur ma mère]un des hobbies de ma mère est la réfection de fauteuil, elle est en effet adepte des scénario du type récupération d’une ruine dans un style royauté décadente/désossage/réfection totale avec une toile différente à chaque fois, histoire de ne pas en avoir trois pareils dans la maison, et suffisamment immonde pour que tu aies peur de poser ton cul dessus. Ceux qui sont déjà venus dans mon salon comprennent… C’est un hobby comme un autre, qui plus que de l’argent, lui coûte du temps, et lui permets de cristalliser d’une certaine façon ce qu’elle peut réaliser[/tout sur ma mère]-
et après avoir envisagé de lui démonter un de ses fauteuils à coup de batte de baseball ou de club de golf, je me suis dit que le violent de la scène pourrait me faire passer pour déséquilibré, ou juste pour violent, j’ai donc préféré l’idée de renverser un verre d’encre de chine, pour finalement décider que je lui tagguerai… J’ai ensuite attendu le départ de mes grands parents, j’ai vérifié qu’en prenant mes POM elle était pleinement consciente que je le lui interdisais, elle approuva, je lui ai donc expliqué, non sans ferveur quel était mon projet. Elle avait l’air contrainte, mais, je peux vous jurer que je n’ai pas perçu le moindre sentiment de culpabilité, et suis resté convaincu qu’elle le referait. La sachant trop peu subtile pour comprendre, je passai à l’action. Me dirigeant vers le salon, mon père me retint, saisissant mon aérosol. Je lui expliquai que c’était vain, elle avait attendu mon absence pour s’exécuter, « vous pouviez donc être certains que devant vous où non », je réajusterai la décoration de ce salon… Ma mère ne bougea pas d’un poil, je lui laissai quand même le choix, bon prince, de la pièce qu’elle souhaitait voir « évoluer », j’arrêtai ma sélection sur un petit tabouret, inutile et inconfortable, par faiblesse, je savais qu’il lui avait coûté trois fois moins de temps que certains autres fauteuils…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un an plus tard, aucun article nouveau. C'est foutrement triste.