vendredi 30 octobre 2009

Prends ça, et remercie moi...

[MaloStyle]Ça fait si longtemps que je n’ai pas écrit, ici ou ailleurs, en revenant de soirée, et je n’entends pas uniquement par là, après m’être enivré comme une pucelle en osmose avec son monde. Non, il y a du Machiavel dans mon processus d’écriture, en revenant de soirée, je suis en général habillé de façon plus que décente, et cet habit m’apporte un état d’esprit bénéfique à un certain style d’écriture. Ce soir en particulier, je portais mes éternelles Richelieu, un jeans à poches droites fraichement délavé mais toujours sombre, un T-shirt à l’effigie de Constant, un pull marin, une veste officier doublée en dalmatien, et une capote militaire. La capote, c’est la touche Lermontov chez moi, je pense que le prolo moyen la trouve inappropriée en dehors du jardinage, et ça me suffit pour la regarder. Bien qu’elle puisse faire un peu uniforme de Raveur, elle reste pour moi la référence à Quadrophenia, et un clin d’œil à une période que j’aurais voulu connaître.

Ma soirée donc. Je vais sauter le chapitre de la soirée en elle-même, qui n’a fait que m’imposer de sortir de mon confort pour aller me mêler à un troupeau de filles malpropres et de légumes. Le fait est qu’en sortant de cette fosse de l’humanité, j’ai repensé à L. La dernière fois que je l’ai revue, c’était après un de mes épisodes de Diogène, après avoir médité depuis l’abri incertain des arcades rueilloises, je suis rentré chez moi. Je marchais paisiblement, quand une voix presque familière m’appela de derrière par mon nom. Je me retournai, et vis L en compagnie de ce qui était sa ration d’amour pour la nuit. Je les saluai et rentrai, content de rejoindre ma couche. Mais ce soir, je n’ai fait qu’avoir une pensée pour elle, quittant ce tombeau et devant passer par un grand axe, je me suis rappelé l’avoir, il y a fort longtemps, raccompagnée chez elle avec un ami alors qu’elle était à la limite de la ruine éthylique. Marchant sur la nationale, j’ai regardé quelques boîtes aux lettres, nulle part je n’ai vu son nom, ni même celui d’un parent proche. Peut-être n’existe-t-elle pas, ce serait mieux ainsi. J’ai vu ce qu’elle devenait, et ce que j’ai vu m’a déçu, terriblement, je ne peux pas rendre hommage à cela. C’est pourquoi je l’oublie si facilement, une fille des bas fonds, voilà ce qu’elle est devenue. C’est triste, et pourtant je n’y vois aucune fatalité. Maintenant, je sais ce qui va se passer, elle a abandonné son mérite pour s’abandonner au plus offrant, et je ne peux pas reconnaître ce genre de vie. Le don de soi-même n’a de valeur que lorsqu’il ne peut aucunement être relié à un acte de vente.

C’est un peu là que réside le fond de mon problème relationnel. Tant que je reste dans certains milieux, je reste soupçonneux envers l’intérêt que l’on me porte. Mais bon, il est sans doute illusoire de croire que l’on puisse m’aimer pour des mots, pour des lettres. Tant pis, il n’est pas dit que je souffrirai seul. Sur ce chers lecteurs anencéphales, je retourne à ma couche, c’est là que je vis mes plus belles heures dans la compagnie la plus saine qui soit, la mienne.[/MaloStyle]

PS: il manque les couleurs pour pouvoir se réclamer réellement du style du grand Malo... je m'en occupe sous peu...

Aucun commentaire: