dimanche 18 octobre 2009

Dieu le père

L'autre jour,
alors que j'étais à une petite partie chez Zeus en train de trinquer à une semaine de taupe fraîchement terminée, je vis le portable de la petite sœur de notre hôte traînant sur le plan de travail de la cuisine. Sans même tergiverser, je m'en saisis et enregistrai mon numéro sous le nom de Dieu le père, un blague facile, que le destin me permis de décupler en puissance et en drame! Plus tard dans la nuit, voyant traîner une paire de bottes, j'en pris une et la dissimulai sous un fauteuil dans un coin du salon, encore cet esprit farceur.
C'est au bout d'une heure qu'une zouze, ayant pris pour une originalité charmante de parler allemand, réalisa sa perte, et se mit donc à la recherche de sa botte. (Je passe sur l'apparence des dites chaussures, mêlant le orange de la fermeture éclair avec deux teintes de cuir différentes, marginal quoi...)
Voyant la détresse de ma pauvre victime et apprenant son départ imminent, je décidai d'abréger ses recherches, après un bref échange verbal, je lui offris mon aide. Et voyant le portable de notre hôtesse, sur la table du salon cette fois-ci, je dis que JE connaissais quelqu'un qui savait par définition où elles étaient... Intriguée, par ma formulation, elle me demanda qui était ce quelqu'un. Je lui répondis en pointant le ciel du doigt(le plafond en réalité mais le lecteur attentif ne s'arrêtera pas à ce détail plus insignifiant que le récit lui -même), le tout-puissant. Et elle me regarda avec cet air hébétée. Pendant que j'invoquais la concentration collective des présents, j'appelai depuis ma poche le dernier numéro composé, vous devinez. C'est alors que nos quatre secondes de silence méditatif furent interrompues par le bruit du vibreur sur la table contre nous. Je réveillai l'attention de mon auditoire, me saisis du mobile sur l'écran duquel on pouvait lire l'identité de notre glorieux correspondant, je le montrai à la malheureuse qui prononça "Dieu le père" encore plus hébétée que jamais, et à son voisin, puis décrochai. Allo[...]oui c'est moi[...]comment?[...]c'est vrai?[...]vous ne me faîtes pas passer pour un con promis...[...]. Et je raccrochai, me dirigeai vers le fauteuil bien connu, m'accroupissant comme pour vérifier ce que je savais déjà, et je me saisis de la botte pour la rendre à sa propriétaire. Non, ne me remercie pas, remercie le lui!(en pointant de nouveau le ciel du doigt. MAIS COMMENT TU AS FAIT?! Inutile de te préciser, cher lecteur, que j'ai alors chamboulé ses fondements. Bien entendu, j'ai immédiatement raconté ce récit à Zeus, trop malheureux d'avoir raté la scène.
Et depuis, je connais Dieu le père en personne.

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